Benoit Lavoie, un luthier de renommée internationale !

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Marjorie Tremblay et Benoît Lavoie lors du salon de Santa Barbara en Californie.

Benoit Lavoie revient d’une tournée aux États-Unis et en Allemagne où il a présenté son travail devant des passionnés du monde de la guitare. Depuis quatre années maintenant, le luthier originaire de Petit-Saguenay, fréquente le milieu très sélect des salons de guitare. « Mon premier salon en 2012, c’était à Montréal, l’un des plus grands salons au monde qui se déroulait pendant le festival de jazz », se rappelle Benoît Lavoie. « Pour pouvoir y exposer, il faut être patronné par un luthier de renom. Mais ça ne me tentait pas d’aller voir un autre luthier pour lui demander d’écrire sur mon travail. »

Après bien des péripéties, celui qui est capable de produire environ 12 guitares par année, a finalement pu aller à Montréal, et c’est ainsi que l’aventure a commencé. « Le salon que je viens de faire à Woodstock, il faut être invité pour pouvoir y exposer. On est juste 54 luthiers alors qu’à Berlin, par exemple, on était 150. Pour Woodstock, des luthiers attendent parfois très longtemps avant d’avoir la chance de participer », poursuit l’intarissable personnage. Benoit Lavoie, y est allé cet automne pour la troisième année consécutive, et comme il ne pensait pas être encore invité, il avait envoyé des demandes en Allemagne et en Californie. Les deux ont été acceptées. Peu de temps après, Woodstock l’appelle pour l’inviter. Impossible de refuser !

« Dans un salon, c’est le show qui compte, il faut que tu fasses vibrer les gens et moi, j’ai eu de la chance parce que la première année à Woodstock, John Monteleone, un maître luthier des plus réputés, a fait le tour des exposants après sa conférence et il a bloqué à ma table. Tout le côté recherche acoustique que je fais avec mes instruments de mesure, ça l’a vraiment beaucoup intéressé. Je suis un des rares luthiers qui travaillent à la fois l’art et les technologies acoustiques. J’aime ce que je fais et ma passion est sans doute communicatrice. À la fin du salon, l’organisateur est venu me voir pour me dire : t’as été le clou de la fin de semaine ! » poursuit presque gêné le jeune luthier.

La célèbre affiche de Rudy Pensa dans le quartier de SoHo à New York où des guitares faites à Petit-Saguenay sont vendues.

Après le passage de Monteleone à son stand, de nombreux luthiers sont venus voir les guitares faites à Petit-Saguenay, et Rudy Pensa, le propriétaire new-yorkais d’une boutique de guitares, est reparti avec deux guitares. Depuis, c’est un client régulier et les œuvres de Benoit Lavoie font le tour du monde, car la Rudy’s Shop, située dans le quartier SoHo de la grande ville de New York, est fréquentée par de nombreux musiciens de talent, en provenance des quatre coins de la planète.
La dernière année, la moitié de ses ventes s’est faite aux États-Unis. Benoit Lavoie s’explique : « Pour les États-Unis, je fais des guitares avec des essences de bois particulières, comme le palissandre de Rio ou celui du Honduras. Des bois qui sont un plus onéreux. Le marché américain est vraiment différent de celui du Québec et de plus, avec la faiblesse du dollar, cela rend mon produit encore plus intéressant pour eux. »

Stand des guitares de Benoit en Allemagne à Berlin au Holy Grail Guitar Show

Beaucoup de luthiers travaillent maintenant avec des machines, un ordinateur directement relié à la toupie. Ils fabriquent des guitares en série, toujours la même forme, une pratique bien peu attirante pour Benoit Lavoie : « Ce n’est pas parce qu’elles ont exactement la même forme que les guitares vont sonner pareil. Avec la table d’harmonie toujours de la même épaisseur, en prenant juste en considération des mesures physiques, les barrages à la même place, de la même grosseur, ça ne suffit pas. Le bois, c’est vivant, ce n’est jamais pareil. Moi je calibre la flexibilité de mes tables d’harmonie avec un analyseur spectral, le son ça vient du mouvement. Et puis je fais tout entièrement à la main, je veux suer sur mes guitares, je veux me couper les doigts, y mettre mon énergie.»
Benoit Lavoie cherche en permanence à améliorer le son et la beauté de ses instruments, et ce faisant, il se démarque c’est certain ! Sa renommée est loin d’être usurpée.