Entre médecine moderne et médecine alternative, comment s’y retrouver ?

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Gaëlle Gaudreault dans sa salle de classe au Cégep de Chicoutimi.

Rencontre avec Gaëlle Gaudreault.

Pour pouvoir faire un choix éclairé, comprendre ce qui correspond le plus à nos besoins et notre état de santé du moment, le Trait d’Union est allé rencontrer Gaëlle Gaudreault, technologue en physiothérapie depuis 17 ans, professeure en technique de physiothérapie au Cégep de Chicoutimi depuis 12 ans et actuellement en train de finaliser sa formation au Centre Ostéopathique du Québec.

« Ce qu’il faut d’abord comprendre, c’est qu’il y a des formations régies par le ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) et d’autres qui ne le sont pas ! », annonce d’emblée Gaëlle Gaudreault.

Devenir massothérapeute par exemple prend entre 3 mois et un an de formation. Et si la personne continue à se former, elle peut devenir kiné ou même orthothérapeute. « C’est comme une poursuite si on veut de la massothérapie, et en tout et partout c’est peut-être 2 ans d’études. Ces formations ne sont pas reconnues par le MEQ, la massothérapie n’est donc pas gérée par le gouvernement. Les cours qui se donnent sont des cours privés, et les gens doivent payer pour les suivre. La massothérapie est offerte partout au Québec, à tous les coûts et à tous les degrés de formation. Il faut savoir qu’il y a des formations vraiment mauvaises et puis d’autres vraiment bonnes ! Donc quand on est face à un massothérapeute, c’est très difficile de savoir ce qu’il a comme bagage. Par contre quand ton massothérapeute peut émettre un reçu d’assurance, cela donne déjà une certaine garantie sur les formations suivies », poursuit Gaëlle qui se sent en formation continue depuis qu’elle enseigne la physiothérapie au Cégep de Chicoutimi. C’est la même chose pour l’hypnose, les soins de pieds, la réflexologie, ce sont des formations de quelques semaines, quelques mois, voire une année, non reconnues par le gouvernement. »

Le physiothérapeute va faire une maîtrise de 4 ½ ans à l’université, et pour y accéder, il doit tout d’abord avoir complété son Cégep avec de très bonnes notes. « Moi j’ai fait 3 années au Cégep, je suis donc technologue en physiothérapie. Quand j’ai commencé, je pouvais faire 3 ans d’université ou 3 ans de Cégep, c’était presque la même formation, mais depuis 5 ans, cela a vraiment changé et les physiothérapeutes suivent maintenant une formation plus spécialisée à l’université qui dure 4 ½ ans. Ce qui apporte une certaine complémentarité à ces deux métiers puisque les physio vont chercher plus de formations tandis que nous, les technologues, on reste dans le traitement plus général. »

Crédit photo : Cécile Hauchecorne

L’acupuncteur de son côté va suivre 3 années de formation au Cégep de Rosemont avant de pouvoir exercer son métier. Le chiropracteur fera un doctorat de premier cycle de 5 années à l’Université de Trois-Rivières.

Il y a ensuite l’ostéopathie qui va bientôt être régie par le MEQ, et c’est à l’université de Sherbrooke que l’on pourra suivre cette formation. Tout comme en physio, il faudra pour accéder à cette maîtrise avoir une très bonne cote R. Pour l’instant ce sont des formations privées et il y a des ostéopathes qui peuvent s’afficher comme tel après seulement 6 semaines de formation !

« Actuellement, il y a différents moyens pour devenir ostéopathe au Québec : soit tu prends une école qui ne te demande aucun prérequis. Une école privée, donc sans possibilités de prêts et bourses, dont certaines offrent jusqu’à 5 années de formation à temps plein ! Pas accessible à tous les budgets ! Et puis il y a l’école que je suis en train de suivre au Centre Ostéopathique du Québec (COQ). Pour y rentrer, il faut avoir un bac universitaire en poche ou comme moi, un diplôme de technologue avec un complément de 450 heures de formation post graduées. C’est le COQ qui décide si ma formation est valable ou pas. Ensuite je dois suivre 6 années d’études avant d’être diplômée en ostéopathie. »

À écouter cette professionnelle de la santé on se dit que le bouche à oreille, technique de communication très efficace au Bas-Saguenay, nous éloigne des charlatans en tout genre ! Et toute cette offre de soins alternatifs qui foisonne par chez nous, cela devient une chance extraordinaire d’après Gaëlle qui conclut ainsi : « Au-delà de la formation, la seule chose qui est importante c’est le lien avec ton thérapeute, s’il te fait du bien, mon conseil c’est garde-le ! L’idée c’est toujours de se demander, est-ce que mon traitement m’aide. »