Lorsque l’on est informé, on est toujours plus apte à penser les choses. Le partage et l’ouverture d’esprit sont les éléments essentiels à développer, pour assurer un voisinage harmonieux et respectueux, dans ce grand territoire qui nous est cher, que l’on appelle le Nitassinan, notre terre.
Ce numéro du Trait d’Union tombe bien. Dans l’actualité, on commence enfin à parler des enjeux touchant les peuples autochtones. Je dis enfin parce que la plupart des Québécois ne peuvent même pas nommer une seule nation autochtone du Québec, et pourtant il y en a 11 ! On part de loin, et chacun se doit de s’informer mieux sur la culture et les enjeux que portent les premiers habitants du pays.
Gardiens naturels du territoire partout dans le monde dans lequel les multinationales poussent leur influence sur les gouvernements pour ravager les ressources, les autochtones occupent une place essentielle, agissant le plus souvent pour faire respecter les limites de ce que la Terre peut supporter et dénoncer des pratiques réellement barbares face à l’équilibre naturel.
C’est un double monde qui est vu. D’un côté, un idéalisme mythique et passéiste de valeurs dites « pures», et de l’autre, un ensemble de croyances négatives et de préjugés appartenant à la modernité. Le cinéma hollywoodien n’a pas fait de bien non plus à l’étalement des croyances populaires.
La loi sur les Indiens, toujours en vigueur depuis 1876 (!!) est désuète et selon moi discriminatoire car elle porte en état d’infériorité certains individus d’un même pays, les traitant à l’état légal comme des mineurs, incapables de se gérer eux-mêmes. Il est démontré que lorsqu’il y a des disparités entre les droits de mêmes habitants d’un pays, ça crée des conflits internes et des incompréhensions de part et d’autre.
Et le mot indien. On s’entend pour dire que l’on sait maintenant que Christophe Colomb n’a pas abouti en Inde ! Il est temps que l’on se réapproprie nos propres termes, que l’on mette en œuvre des lois et des ententes respectables. Tout ceci ne sont que quelques lignes pour expliquer des enjeux qui sont par ailleurs plus complexes.
Pour mieux connaître les défis actuels, pour répondre aux questions (entendues au moins une fois par semaine du genre « s’tu vrai que vous payez pas de taxes » ou ben « mon arrière-arrière grand-mère était indienne, selon l’arbre généalogique que ma tante Thérèse a fait, j’ai tu le droit à ma carte ? » ), je vous suggère Mythes et réalités sur la culture autochtone (disponible en ligne), un feuillet qui donne d’intéressantes réponses au travers des préjugés et stéréotypes encore pas mal tenaces au XXIe siècle.
Pour remédier à cela et pour aller à la rencontre de l’autre, j’invite personnellement les gens du Bas-Saguenay à se rendre à Mashteuiatsh, sur le site Uashaussihtsh. Tout le monde est bienvenu et on vous y montre la pratique de plusieurs activités traditionnelles, dont la façon de respecter l’animal lorsqu’on le chasse, l’utilisation de toutes les parties du gibier, la fabrication d’objets utilitaires ou artistiques. Plusieurs bons chasseurs, qui se préoccupent de telles questions, pourraient y trouver des réponses intéressantes.
Tshinishkumitin,
Niaut.