L’Association des Propriétaires de Périgny Inc. (APPI), une initiative citoyenne

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Louis-Philippe Lavoie, Géraldine Hamel, Réjeanne Giroux et Robert Lamarre, le comité organisateur du souper bénéfice.

Quand on prend le rang de Périgny, à L’Anse-Saint-Jean, il nous mène vers un territoire d’où on peut apercevoir, si on s’y aventure, les sommets des Hautes Gorges de la Malbaie. Longeant la rivière Saint-Jean, le rang y accueille au milieu du XIXe siècle de nombreuses familles de bûcherons arrivées de Charlevoix. Malgré toute l’histoire inscrite jusqu’aux origines du village, ses actuels résidents ont parfois le sentiment d’avoir à faire entendre leur voix auprès des instances municipales.

« Et pas seulement au niveau municipal, souligne en s’esclaffant Léon Houde, l’heureux propriétaire d’une maison de 83 ans qu’il habite depuis 50 ans, ce qui en fait le résident le plus ancien du rang. À chaque élection fédérale, on est inscrit sur la liste électorale de Rivière-Éternité, comme si le rang de Périgny n’était toujours pas rattaché officiellement au village de L’Anse-Saint-Jean. »

L’Association des Propriétaires de Périgny Incorporée, (APPI) est créée en 1997 juste après le déluge. Quatre fondateurs, Jacques Racine, Charles Lavoie, Rolland Houde et Louis-Philippe Lavoie, qui me reçoit ce matin chez lui. C’est ici l’histoire d’un groupe de pression communautaire, d’initiatives citoyennes qui se met en marche. « L’idée c’était de rappeler à la municipalité qu’on a le droit à un service aux citoyens, je pense ici à l’entretien du chemin, le déneigement, la revitalisation de la rivière Saint-Jean, le dossier de la circulation, des affiches commerciales plus ou moins belles en début de rang », m’énumère calmement Louis-Philippe.

« En 1997, on a senti le besoin de se regrouper pour parler à la municipalité. Après le déluge tout avait été détruit ici et il fallait que ce soit bien refait pour la pérennité, d’où la création de l’Association qui est une OSBL inc. Très rapidement, on reçoit nos premières subventions, notamment pour revitaliser les truites dans la décharge du lac Emmuraillé. »

Nourrir un sentiment d’appartenance.

Pendant 10 années inactive, l’Association organise en juin dernier une assemblée à laquelle 40 à 50 personnes s’y retrouvent. « Ce qui m’a étonné, et c’est là que j’ai eu le déclic, c’est qu’il y avait la moitié des gens que je ne connaissais pas ! Notre association est encore utile, elle est là pour rassembler. Et c’est lors de cette assemblée qu’il a été décidé d’organiser un événement bénéfice. »

Louis-Philippe Lavoie du comité organisateur et Léon Houde, ancien président de l’Association, s’entendent tous deux pour dire que ce souper bénéfice a connu un franc succès avec plus de 70 participants. Une après-midi au bord de la rivière Saint-Jean en belle compagnie, sur le terrain de Robert Lamarre et Réjeanne Giroux, un orchestre pour animer la journée, et des smoked meat pour accompagner le tout, que demander de plus ! « Ça a été vraiment de beaux partages, l’occasion de belles rencontres, car même si l’on habite sur le même rang, on n’a pas toujours l’occasion de se voir. »

L’Association reste toujours à l’affût du bien-être de son territoire, et c’est d’ailleurs avec cette vision qu’elle a dernièrement organisé une rencontre avec la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) afin d’en apprendre sur un sujet qui préoccupait de nombreux résidents, à savoir que le haut de la rivière, comprendre ici en haut du barrage, pourrait devenir une rivière à saumons. « L’Association nous a confirmé lors de cette rencontre, qu’actuellement ses préoccupations se concentrent sur le tronçon de rivière en aval du barrage. C’est ça notre rôle d’initiative citoyenne, au lieu de laisser la machine à rumeurs circuler, on adresse la question aux bonnes personnes. On a demandé cette réunion-là, on l’a eue parce que on est une association incorporée et puis, avec les bonnes informations récoltées, le feu s’est éteint de lui-même. »

Tout cela n’est pas sans me rappeler un des principaux objectifs du Trait d’Union, aller à la rencontre de bonnes et constructives nouvelles !