Une nouvelle cour d’école à Rivière-Éternité

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Abygaël, Kate et Sofia avec la principale résidente du poulailler.

Les travaux de rénovation de la cour de l’école Marie-Médiatrice se sont terminés juste avant les premières neiges. C’est avec beaucoup d’excitation et d’enthousiasme que nous avons découvert ce nouveau lieu. Pas besoin d’attendre un jour d’école ou d’avoir 10 ans pour fréquenter cette nouvelle aire de vie!

Dans la lignée des travaux menés dans les écoles du Bas-Saguenay, la rénovation de la cour d’école était attendue depuis longtemps à Rivière-Éternité. L’enseignante madame Marie a elle-même fréquenté l’école du village lorsqu’elle était enfant, et la cour asphaltée n’avait pas été rénovée depuis. Aujourd’hui, ces nouveaux espaces colorés, ludiques et inspirants offrent aux enfants des lieux d’apprentissage, de socialisation, et surtout des lieux rassembleurs pour les membres de la communauté.

Grâce à un travail d’équipe qui a impliqué des experts : architectes, commission scolaire, équipe école, enseignants, municipalité, le projet a pu être pensé de façon globale et c’est probablement ce qui fait son succès. Lors de la conception, trois éléments essentiels de la vision pédagogique de Marie-Médiatrice devaient être inscrits: l’école-nature, l’école au cœur de la communauté et la présence des animaux.

– Madame Stéphanie, Madame Marie et Madame Noémie.

À Rivière-Éternité, l’école se situe au cœur du village, il semblait évident pour tout le monde d’en faire un lieu digne de cette position centrale, soit un lieu ouvert, vivant et sécuritaire. La circulation des véhicules autour de l’école était un enjeu et notamment le passage qui reliait l’église au parc des artistes. « Les enfants voulaient toujours faire le tour de l’école, c’était stressant à cause des voitures », expliquent les enseignantes. Avec l’accord de la municipalité, un nouveau chemin réservé aux véhicules hors-route, a été construit plus haut dans la montagne. Le petit passage a été verdi et récupéré pour en faire une classe en plein-air. Du mobilier conçu pour l’extérieur, tableau et pupitres, est installé afin d’offrir aux enfants une expérience d’apprentissage à l’extérieur. Comme les enseignantes m’expliquent, et grâce aux précieuses formations et conseils offerts par l’AGIR, il y a une grande différence entre enseigner en plein-air et la pédagogie nature. Ce nouvel aménagement permet clairement de mettre en pratique de nouvelles méthodes pédagogiques, que les professeures accueillent avec un grand intérêt.

– Zachary pose fièrement sur le nouveau module

Il fallait également sécuriser l’accès au Parc des artistes, mais aussi mieux profiter de cet espace que l’on souhaite optimiser et compléter plutôt que concurrencer. « Nous avons la chance d’être dans un milieu exceptionnel, la montagne, la forêt. Le petit parc offre beaucoup d’attraits pour les enfants, ils y vont tout le temps! Il y a un coin lecture, la tente, l’espace pour faire un feu, un module de jeu, des balançoires, il valait mieux récupérer cet espace plutôt que de dédoubler les modules », souligne madame Noémie, l’enseignante des plus grands. « Nous avons tenté d’inclure différents membres de la communauté : il y a des stations de repos pour les aînés qui viennent se promener, des modules accessibles aux tout-petits. » En effet, les enfants de la garderie viennent aussi profiter de cette nouvelle cour.

On trouve maintenant dans la cour beaucoup d’arbres, et même des fruitiers, et de la pelouse où l’on peut jouer au soccer ou à d’autres sports d’équipe. Une petite butte orange semble bien populaire et pour des raisons qui semblent hors de portée du monde des adultes « la butte fait l’unanimité, il y a toujours un enfant sur la butte ! ». Le parcours de bois est aussi très utilisé. Marie-Chantale ajoute : « Pour le prof d’éducation physique c’est un gros plus, car il y a plus d’opportunité et de possibilités surtout pour ce qui est de la motricité globale. Nous n’avons pas de salle de psychomotricité, cette nouvelle cour permet d’offrir quelque chose de différent et à l’extérieur, pour les enfants de la région. » Les enfants roulent à trottinette ou à vélo sur un petit circuit asphalté en forme de serpent « l’objectif était aussi de pouvoir se servir de notre matériel facilement et que la cour puisse être un lieu pour se pratiquer, avant de partir pour une grande randonnée, par exemple. » Les enseignantes voient déjà les résultats, car les enfants ne veulent plus rentrer « chaque enfant y trouve son compte, son petit coin, ou son jeu, il y a vraiment plus de possibilités. »

Enfin, ce qui intrigue le plus les résidents reste sans doute la belle cabane qui trône au milieu de la cour. C’est un poulailler qui héberge présentement 6 poules pondeuses. Avec le projet de zoothérapie, l’idée était d’avoir des animaux à l’extérieur. « Tout peut être perçu dans une intention pédagogique », me disent de concert Marie-Chantale et Noémie. Prendre soin des animaux, les nourrir, ramasser les œufs, nettoyer le poulailler fait partie des tâches quotidiennes, mais il y a bien plus. Pour poursuivre dans la veine entrepreneuriale dans laquelle l’école est engagée avec l’entreprise les Mouchettes, les œufs sont en vente et les enfants sont chargés des comptes. Une belle occasion de faire des mathématiques ! Les revenus seront reversés à Opération Enfants-Soleil, une autre occasion d’enseigner aux enfants l’importance de prendre soin des autres.

L’inauguration de la nouvelle cour aura lieu au printemps. En attendant, n’hésitez pas à venir vous promener et à faire une partie de serpent-échelle taille humaine!