Cécilia Bourdon demeure à Rivière-Éternité depuis quelques années. Son parcours artistique commence par des études aux Beaux-Arts à l’université Loyola. En arts plastiques, elle touche à tous les médiums mais se spécialise très vite en céramique. Pour elle, c’est un véritable défi : « Quand ça va bien, ça va extrêmement bien mais quand ça va mal, ça peut aller extrêmement mal », confie celle qui apprend à dépasser les limites, à jouer avec les moulages, à faire de l’abstrait avec les éléments. « J’aime bien les lignes architecturales décalées abstraites, comme faire un tableau céramique à partir des ombres. »
Après son BAC, Cécilia travaille chez Mosaika Art and Design pendant 7 ans. Cette entreprise d’innovation créative et technique conçoit et fabrique des mosaïques d’art public. L’artiste envoie une image et une description précise de l’œuvre à réaliser et la compagnie va la produire. Les 30 ouvriers céramistes font le processus à l’ancienne. De l’argile cru, aux cuissons, émaillages, découpages, collages tout est fait à la main. Pour Cécilia, c’était une école de vie : « J’étais une petite partie d’une grosse machine. C’est vraiment là que j’ai appris et aimé les différents styles, techniques et compositions. »
Au cours des ans, Cécilia réalise quelques projets personnels comme sa série Ombre, qui lui a donné confiance et satisfaction. Lui démontrant qu’elle était capable de produire toutes les étapes de ses propres œuvres, Cécilia me confie : « Une œuvre réussie est une œuvre dont on dit : Cela a l’air d’avoir été fait sans effort ! Alors que la mosaïque est un art complexe et difficile à comprendre. »
En s’installant à Rivière-Éternité avec sa petite famille, elle a moins de temps pour la création. Entourée de ses œuvres anciennes, elle se trouve coincée entre deux appellations : artiste pour réaliser des objets esthétiques et artisane pour réaliser des petits formats, pour pouvoir en vivre. Peu importe l’appellation, ses œuvres célèbrent la beauté du monde qui l’entoure. Plusieurs petits formats sont en production sur sa table de travail, de petits tas de retailles de céramiques classées par couleur attendent l’artiste. Cécilia aime séparer les morceaux, préparer sa palette pour ainsi dire. Imaginez un casse-tête où vous casseriez les morceaux pour reproduire votre modèle ! Choisir parmi des milliers de retailles amassées. Lors du premier tri, il est difficile d’imaginer nuances et reliefs, pourtant, comme autant de pixels, les minuscules morceaux formeront un tout, un tableau vivant où chaque morceau fait le tout.
Dans l’atelier, un grand format, utilise une autre méthode, celle de la fabrication de A à Z : de l’argile à l’émaillage. Cette enseigne pour un boulanger saura mettre l’eau à la bouche des chalands !
Cécilia forme des vœux pour l’avenir : « J’aimerais avoir un atelier et une galerie roulante. Donner des cours, pourquoi pas. Avoir un espace pour travailler. Réaliser quelques grands projets comme des enseignes, des logos mais aussi proposer de petits formats qui rendent mes œuvres accessibles. Mes séries fleurs, montagnes, paysages occupent ce créneau qui permet à l’artiste d’entrer dans votre maison. »