La Bergerie Saint-Antoine, un projet à l’épreuve du temps

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La bergère au milieu de ses brebis
Éliane Girard, bien heureuse de l'avancée de son projet. Crédits photos : Cécile Hauchecorne

Un cours universitaire en production animale débuté en 2016, et 8 années plus tard, voir enfin les premières brebis faire leur entrée dans la bergerie ! C’est peu dire qu’Éliane Girard, à la barre de ce projet de ferme, a su être tenace. « Ça fait 4 ans que l’on travaille pour avoir des moutons et là ils viennent juste d’arriver ! Patience, résilience, endurance et persévérance je te dirais. Ça prend de l’audace aussi et du courage », m’explique cette native de Chicoutimi dont le dernier port d’attache était la Montérégie avant de venir s’ancrer ici.

Il faut savoir qu’à ses débuts, ce projet de Bergerie, c’est trois acolytes qui l’on démarré ensemble. Au fil du temps, Éliane sera la seule qui restera vivre à temps plein sur la terre. En bonne capitaine, elle saura bien s’entourer pour mettre les forces et compétences de chacune au service de l’entreprise. On dit que « l’amour porte tout, supporte tout, donne des ailes pour voler et des racines pour rester », cette citation a semble-t-il guidé l’essentiel du projet.

Quand la vie s’en mêle !

la bergerie au milieu des champs dans St-Antoine
La nouvelle bâtisse accueille les brebis au milieu des collines de Saint-Antoine à Petit-Saguenay

Lors de son arrivée au Bas-Saguenay, son projet de ferme toujours en tête, Éliane habite tout d’abord sur le rang Saint-Étienne, puis au village où tout a démarré avec l’acquisition de la maison d’enfance de Jacinthe Gagnon, au cœur de Petit-Saguenay :

  • Ton projet de ferme, tu ne pourras pas le faire ici
  • Je sais Jacinthe, il me faut une terre !
  • Ben j’en ai une terre moi !
  • Oui mais Jacinthe, il me faut aussi une maison !
  • Ben j’en ai une, moi, une maison ! Éliane, c’est parce que tu demeures au village dans la maison où je suis née !

C’est ainsi qu’Éliane et Julie sont devenues les heureuses propriétaires d’une maison, puis la bergerie, une terre de 52 hectares sur le rang St-Antoine à Petit-Saguenay. Cet « échange » de maison a permis de remettre une terre agricole en activité. « Il y a déjà eu une grange ici qui a brûlé en 1990, et justement quand on fait l’excavation pour la bergerie, on a retrouvé des reliques de cette grange. La terre ici était utilisée avant pour les fourrages. »

« La vie venait de me faire un sacré beau cadeau ! Mon projet de ferme, je le voyais tellement sur la route principale pour pouvoir ouvrir mes portes, faire comprendre aux gens c’est quoi la production agricole. Aussi montrer que quand on a un rêve dans la vie, qu’on veut être producteur ou cultivateur, c’est accessible ! Même si tu ne viens pas d’une famille d’agriculteur, c’est possible ! »

Le début d’une belle histoire !

portrait de brebis

Quand elle a commencé à penser à son plan, il était super important pour Éliane de se diversifier, de mettre de la variété dans le paysage. Elle qui a plein de projets en tête le visualise ainsi : « Les projets vont se réaliser en fonction de la main d’œuvre, ou des intérêts des gens. Si quelqu’un arrive et me dit : moi j’aimerais faire de l’apiculture sur ta terre, on fait de la place et on le fait ensemble. »

La Bergerie Saint-Antoine veut travailler avec le milieu : « Ce que l’on produit ici sera en partie vendu ici. Je veux pouvoir accueillir les gens et qu’ils comprennent c’est quoi la production agricole. Avec l’école Du Vallon, on a déjà un projet en cours, et les élèves sont venus faire leur première expérience à la ferme à l’automne passé. Je suis allée en classe au printemps, mon plan c’est de m’intégrer au niveau des écoles pour semer des passions. »

La municipalité de Petit-Saguenay a été aidante dans l’élaboration de ce projet avec son Programme d’Aide aux Entreprises (PAE), la MRC aussi pour les conseils aux entreprises et des appuis financiers. Il y a aussi les autres agriculteurs du rang Saint-Antoine, le voisin Denis qui est venu aider à faire les foins, la ferme Janijack chez qui Éliane a fait un stage en entreprise. « Que ce soit une vache ou un mouton, c’est un animal, on parle de paille, on parle de foin, on parle de soins ! »

« Ce qui se passe en ce moment va bien au-delà de mes attentes ! C’est mon gagne-pain, c’est mon revenu, c’est mon mode de vie ! Un rêve qui mijote depuis 8 ans ! » s’exclame tout sourire Éliane avant de m’emmener faire un tour sur ses terres !

Souhaitons-lui une nouvelle carrière à la hauteur de ses rêves !

Pour l’automne 2025, il sera possible de réserver son agneau ou demi-agneau en visitant la page Facebook de la Bergerie Saint-Antoine.