Résidente de Saint-Félix d’Otis depuis une dizaine d’années, suite à un coup de cœur pour un chalet au bord du lac Otis, Amélie Ferrant travaille depuis son arrivée au Bas-Saguenay dans le milieu communautaire. Quatre années de gestion pour le même organisme auront eu raison de ses motivations. « Je n’apportais plus je crois ce dont l’organisme avait besoin, je commençais à cheminer, à regarder les offres d’emploi. »
Il n’est pas facile de quitter un poste à responsabilité, il y a toujours quelque chose d’important à faire, le bilan de l’année, le recrutement des bénévoles, fait que si on veut, on ne part jamais !
« J’ai tout de même donné ma démission avec quelques mois de préavis. Et c’est là que j’ai contacté Accès Travail Femmes (ATF), qui dessert la communauté du Saguenay et du Bas-Saguenay. » Il faut ici noter que l’organisme propose également des formations pour les hommes avec son volet Accès Travail Emploi.
Dès lors, les événements s’enchainent : rencontre avec une conseillère en emploi pour se situer au niveau professionnel et définir ses attentes. Deux pistes de solutions sont proposées : « On y va avec celle qui nous convient le mieux, un parcours de 12 rencontres individuelles, une par semaine, ou l’option que j’ai choisie de 6 semaines à temps plein avec des ateliers, des rencontres individuelles et de groupe, où l’on définit nos compétences spécifiques, nos compétences transférables, celles que l’on développe dans un métier mais qui s’appliquent dans un autre. »
« En reprenant tout ce que l’on a fait depuis les premières expériences de travail, on s’aperçoit qu’à travers notre bénévolat, notre vie personnelle, on a développé énormément de compétences », poursuit Amélie Ferrant, mère de cinq enfants, qui a sans aucun doute développé ici quelques aptitudes en logistique.
« L’estime de soi, la gestion du stress en emploi, j’ai appelé ça ma thérapie professionnelle. Accès Travail Femme, c’est un organisme qui t’accompagne dans une réorientation professionnelle, mais en même temps tu chemines sur toi, sur tes compétences, tu ouvres des portes que tu n’aurais jamais imaginé ouvrir un jour. Il y a des personnes dans le groupe qui ont vraiment changé de carrière, mais moi, à chaque fois, tout me ramenait vers le communautaire. »
Après 6 semaines, l’équipe d’A.T.F. est toujours disponible pour de l’accompagnement, des candidatures spontanées, la rédaction de C.V., d’une lettre de présentation, ou même des simulations d’entrevue. « Ils te guident, mais à aucun moment ils te dirigent ! C’est une formation qui s’adapte au parcours de chacun, tu n’es pas juste un professionnel, tu es un individu qui a un emploi ! Ça fait toute une différence ! »
Celle qui a pu obtenir une allocation de Service Québec pour suivre cette formation, estime qu’il s’agit là d’un grand privilège, de prendre ce temps d’arrêt, pour définir qui l’on est, ce que l’on veut, d’où l’on vient et vers où on veut aller !
« Tous ces ateliers m’ont permis d’être plus solide comme individu, conclut Amélie qui est maintenant coordonnatrice à l’administration et aux ressources humaines au Centre de Prévention du Suicide Saguenay-Lac-Saint-Jean, une équipe d’une trentaine d’employés et une quarantaine de bénévoles. Les défis sont immenses, on ouvre une vingtaine de postes d’intervenants de première ligne pour un nouveau service d’intervention numérique, l’équipe est beaucoup plus importante, et je sens que j’y suis à ma place. »