Edmour Lavoie et Alexis Simard, deux pionniers de Ferland-et-Boilleau

584
Le village de Ferland en 1945 à partir du chemin Alexis Simard.

C’est au cours de l’année 1931 que les colons partant de Grande-Baie et de Bagotville viennent s’établir à Boilleau. Certains au rang Simple et d’autres au Rang double.

Le chemin Edmour Lavoie

Le rang simple avait un chemin carrossable, l’ancien chemin de la Société des trente, que la Consilidated entretenait encore à l’époque. La plupart des personnes interrogées s’entendent pour dire qu’Henri Brouillette serait le premier colon à s’établir à Boilleau au rang simple. D’autres l’ont cependant suivi de près, entre autres, Wilbrod Côté, Ludger, Arthur, Philippe Rhainds, Napoléon Rhainds, Louis Otis, Néré Gagnon et Xavier Gagnon.

Ceux qui décidèrent de s’installer au Rang Double rencontrèrent une difficulté supplémentaire; il n’y avait aucun chemin, c’était une forêt vierge. Comme l’automne approchait, il fallait abriter toutes ces familles avant l’arrivée de la neige. On procéda donc à la construction de camps pour chaque famille avec la promesse de faire le chemin et de bâtir les maisons l’année suivante. En réalité, cette dernière promesse n’a pas été tenue. Voici ce qu’en avait dit à l’époque Jean-Charles Gilbert : « Mais hélas ! Le grand mouvement de la colonisation était fini. Le gouvernement avait gagné ses élections; il avait dépensé beaucoup. Nous avons dû rester de sept à huit ans dans ces camps qui avaient été bâtis à la hâte. Les colons avaient portagé les couvertures des camps sur leur dos durant trois miles, et les quelques planches pour faire des sinks (éviers) et les armoires. Les planchers étaient faits de bois rond tillé ».

Donc, ce ne fut pas chose facile pour ces colons. On dit que le premier arrivé au Rang Double était un dénommé Edmour Lavoie, d’où le nom du chemin.  D’autres l’ont également suivi de près; Gonzague Côté, Napoléon Dancause, Abel tremblay, Gustave Gilbert, William Tremblay, Conrad Gagnon, Lévis Tremblay, André et Léo de la Durantaye, Henry Chouinard, Napoléon et Silvio Savard, Joseph Ouellet et Émile Girard.

Les élèves de madame Lucie Gilbert en 1946. Rangée arrière : Mme Lucie Gilbert l’institutrice, à sa droite en avant, Marcel Ouellet, à sa gauche Gilles Gilbert, Louis-Marie Tremblay, André- Jean Gilbert, à la gauche d’André Jean ce serait Yvon Ouellet et le dernier de la rangée arrière est inconnu. 2e rangée : la grande est Marie-Ange Lavoie, Lili De La Durantaye, 3e, inconnue, 4e, juste en avant de Louis-Marie est Gertrude Savard, la 5e est Violette De La Durantaye et la dernière est ma mère, Marina Tremblay. Rangée en avant : la 1ère à gauche est une dame Ouellet, la 2e est nonidentifiée, 3e Madeleine Lavoie, 4e Denise Simard et la dernière en avant est Marcelle Lavoie.

Très tôt après l’arrivée des premiers colons à Boilleau en 1931, on décida de construire des écoles. Étant donné la distance et les mauvaises conditions de la route, deux écoles furent construites; une au Rang Simple et l’autre au Rang Double. Celle du Rang simple était située à l’embouchure du chemin Abel-Tremblay. Henriette Tremblay fut la première institutrice à y enseigner. Cette école installée temporairement sert environ trois ou quatre ans. Celle du rang double a été construite sur le lot 44. La première institutrice fut Joséphine Tremblay, fille d’Abel. À propos de cette école, un écolier a déclaré : « Lorsque nous échappions notre crayon, c’en était final avec les grandes fentes, le poêle, un vieux ‘’drome’’(baril), les pupitres étaient de grandes tables de 12 pieds de longueur. Nous, les élèves, cela ne nous empêchait pas d’être heureux. Nous avions toute cette belle forêt pour nous amuser; nous prenions du lièvre tout près de l’école » – Jean-Charles Gilbert

À cette époque, l’école servait aussi de chapelle. L’abbé Coulombe et l’abbé Nil Tremblay sont venus de Grande Baie faire la mission à Boilleau. Ce n‘est qu’en 1935 que les deux écoles et des camps en bois ronds, furent reconstruits. Les nouvelles bâtisses convenaient mieux aux besoins des usagers.

Aujourd’hui, le chemin Edmour Lavoie est un symbole de l’histoire et du courage des premiers colons qui ont défriché la terre de Boilleau pour y bâtir leur vie. Leur héritage est toujours présent dans la communauté, où les valeurs de solidarité, d’entraide et de persévérance continuent d’animer les habitants de ce secteur.

Le rang Alexis Simard

C’est au cours des années 1930-1931 que le rang double de Ferland (aujourd’hui chemin Alexis-Simard) s’est ouvert. Plusieurs familles se sont établies à cet endroit, entre-autres, celles d’Albert Samuelson, d’Alexis Simard, d’Eddy Morin et de Néré Bouchard.

Dès l’ouverture de la colonisation de Ferland en 1930, l’école du rang double fût construite par Thomas Bergeron, charpentier. Voici un extrait du journal de cette école : « À l’extérieur, ses murs sont blancs et à l’intérieur, ils sont vernis. Elle n’a qu’un étage éclairé par huit grandes fenêtres et ne peut contenir au plus, une trentaine d’élèves. Au commencement, cette maison servit à la fois d’école et d’église. C’est là que se firent les missions desservies par les prêtres de la Grande-Baie, jusqu’en 1934, année de la fondation de la chapelle. » (Source i Dallaire – Journal de l’école) L’école restera ouverte jusqu’en 1963. À partir de cette année tous les élèves de Ferland-et-Boilleau étaient rassemblés dans une même école, soit l’école St-Gabriel.

Le rang double a été nommé en l’honneur d’Alexis Simard, colonisateur de Grande-Baie et du vieux Ferland.

Aujourd’hui, le rang double de Ferland est une rue résidentielle paisible. La communauté de Ferland-et-Boilleau est fière de son histoire et de ses racines, et le rang double de Ferland continue de témoigner de cet héritage.