Développement durable et économie locale

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Les achats locaux stimulent et encouragent les entreprises à offrir des produits respectueux de l’environnement, qui favorisent la biodiversité et qui séquestrent le carbone atmosphérique . Crédits photos : Jacinthe Croteau

En 1987, la publication du rapport Brundtland par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations Unies, présidée par la Norvégienne Gro Harlem Brundtland, a été un des points tournants dans la lutte à la pollution à l’échelle mondiale. Utilisé comme document de base pour le sommet de la terre de 1992, ce rapport a jeté les bases de ce que nous définissons maintenant comme le développement durable.

Pierre angulaire des mouvements sociétaux issus de la base (grass root) de la société civile, soit les mouvements progressistes ayant l’écologie ou l’environnement au centre de leurs revendications, ou bien encore les groupes sociaux axant leurs luttes vers les inégalités sociales engendrées par une répartition inégale des richesses générées par la croissance économique. Ironiquement, ces groupes se rejoignent idéologiquement sur les bases même de cette richesse qui est créée sur le dos des gens démunis et de l’environnement.

En ces temps d’éco-anxiété grandissante, plusieurs personnes de cœur et de tête s’activent à trouver maintes solutions innovantes ou ancestrales, pour vivre en harmonie avec leur environnement tout en protégeant celui-ci. Le développement durable, l’économie locale, la résilience agricole sans intrants chimiques, l’innovation technologique verte, les achats éthiques, l’économie circulaire ainsi que la décroissance économique ne sont que quelques exemples qui façonnent la société civile contemporaine progressiste. 

L’épopée qui a vu naître le projet agricole de La Ferme d’en Haut située à L’Anse Saint-Jean en est une étroitement liée à ce que l’on appelle l’économie locale. Ce terme englobe conséquemment l’économie circulaire qui vise à faire profiter l’ensemble de la collectivité des retombés économiques générées par une entreprise. Les achats locaux stimulent et encouragent les entreprises à offrir des produits respectueux de l’environnement, qui favorisent la biodiversité et qui séquestrent le carbone atmosphérique (ou en limitent l’émission).

C’est un des principes fondateurs du développement durable. C’est ainsi que la promotion de saines habitudes de vie et la protection de l’environnement sont stimulées par les citoyens eux-mêmes, favorisant ainsi le dialogue avec leurs concitoyens pour faire avancer les mentalités. Les ressources mondiales aussi diverses soient-elles ne sont pas infinies. Elles doivent donc être utilisées avec respect et intelligence.

Pour en revenir à La Ferme d’en Haut, Jean-François Gravel, Marie-Hélène Belzile, Jacinthe Croteau et moi-même, tous originaires de l’extérieur de la région, nous sommes réunis après plusieurs années de discussion pour faire naître ensemble sur les plateaux Commun’o’Terre, un petit havre de paix et une réserve écologique non officielle, un projet agro-touristique écologique. Nous souhaitions nous allier entre amis ayant les mêmes idéaux pour créer une entreprise sur les 540 acres de terres communautaires de la Corporation, qui axe justement son existence principalement sur la préservation de la biodiversité et de la pérennité des espèces qui y vivent et qui offre la possibilité d’utiliser ses terres pour différents projets, dont l’agriculture.

Le point de départ de notre entreprise était le suivant : mettre en marché des produits alimentaires sains de grande qualité pour nourrir la population locale en pratiquant une agriculture écosystémique qui respecte l’environnement. Ce développement durable, terme maintenant galvaudé que tous les acteurs sociétaux dignes de ce nom doivent intégrer à leur structure interne, était pour nous quelque chose qui allait de soi.    

Cette entreprise naissante qu’est La Ferme d’en Haut, ancrée dans un milieu de vie merveilleux, a comme but premier de nous permettre de nous épanouir dans un projet écologique qui nous tient à cœur. Protéger les beautés de cette superbe région tout en s’assurant de pouvoir, économiquement parlant, y vivre est l’idéal que nous nous sommes fixés. C’est ainsi que le terme « développement durable » prend toute sa signification. Faire du développement économique à petite échelle, créer des emplois durables et ainsi voir profiter une richesse collective qui tire son énergie de l’économie circulaire engendrée par celle-ci.

Les habitants d’un territoire donné ont tout avantage à utiliser leurs ressources locales de manière à pourvoir à leurs besoins immédiats ! Cependant, cela ne peut se faire qu’avec une réelle volonté de garder les ressources pérennes pour permettre aux générations futures de pouvoir également vivre sur ce même territoire et ce, avec la même qualité de vie !