Quand les frères Robin et Jérôme Boudreault ont lancé leur entreprise de production de pommes de terre de semences en 1994, ils ne s’imaginaient certainement pas qu’ils cultiveraient un jour l’essentiel des terres agricoles disponibles dans le rang Saint-Étienne de Petit-Saguenay. Ayant presque atteint sa capacité de production en champs, l’entreprise a donc investi pour augmenter sa capacité de production de pommes de terre en serre.
De 10 acres à ses débuts, la production est tranquillement passée à 280 acres, dont 95 sont utilisés chaque année pour la culture des pommes de terre. Comme l’explique Jérôme Boudreault, « la première année, on avait dix acres en champs. On a acheté plusieurs terres depuis. Chaque année on agrandissait les champs de 4-5 acres. Mais là on achève, on est rendu aux montagnes. »
La production des Semences Saguenoises est toutefois limitée par l’espace disponible, parce que les pommes de terre sont cultivées dans un système de rotation des cultures qui inclut également une année d’avoine et une année de sarrasin. C’est donc dire que seulement le tiers des champs est utilisé pour la production de pommes de terre, soit environ 95 acres.
Un malheur transformé en opportunité
Lorsque les deux serres des Semences Saguenoises se sont effondrées sous le poids de la neige en décembre 2015, les propriétaires y ont donc vu une opportunité de moderniser leurs installations et d’accroitre la capacité de production de leur entreprise. En effet, la nouvelle serre fonctionne avec un système hydroponique qui permet de produire au moins 10 fois plus de semences que l’ancien système.
Auparavant, après la phase de production de semences en serre, les pommes de terre devaient être cultivées en champs pendant 2 ou 3 années pour atteindre la capacité de production de l’entreprise. Avec le décuplement du nombre de semences produites en serre, les 95 acres de terres disponibles seront donc couverts plus rapidement. Ainsi, les pommes de terre pourront être commercialisées après seulement 1 ou 2 années de culture en champs.
Jérôme Boudreault entrevoit également d’autres possibilités : « On pourrait maintenant vendre une partie des tubercules nucléaires produits en serre sur le marché, sans avoir besoin de faire de la culture en champs. Avec le nouveau système de chauffage, on pourrait aussi peut-être faire 2 productions en serre par année, plutôt qu’une seule. Avec nos nouveaux équipements, on est aussi capable de baisser pas mal le prix de vente. »
La construction de la nouvelle serre représente un investissement de 150 000 $. L’entreprise, qui emploie entre 5 et 10 employés selon la saison, a déjà procédé à l’embauche de deux nouvelles personnes et pourrait allonger la saison de ses employés, voire faire de nouvelles embauches si elle décide de poursuivre sa saison de production en serre. Depuis 2 ans, les frères Boudreault sont aussi associés avec Patates Dolbec, le plus gros producteur de pommes de terre au Québec, qui a pris une participation minoritaire dans l’entreprise. L’avenir semble donc prometteur pour l’entreprise de Petit-Saguenay !