Étant bien consciente que notre mode de consommation influence terriblement les 513 kg de déchets produits par année et par habitant de la MRC du Fjord-du-Saguenay, je suis allée rencontrer des aînés à la Résidence, histoire de savoir comment ça se passait au temps de leur enfance.

Chantale Côté, la nouvelle présidente du C.A de la Résidence, m’apprend d’entrée de jeu, « Quand j’étais petite, moi j’habitais sur une ferme en bas de la rue des Côteaux, dans ce temps-là, je me rappelle je faisais la vaisselle et y’avait un petit bac et toutes les restes de table on donnait ça aux cochons ! Pis même l’eau de vaisselle, on mettait très peu de savon et il restait des nutriments, alors c’était aussi donné aux animaux ! »

Florence Lavoie de L’Anse : « Seigneur, on l’mettait sur le bout de la galerie, les déchets. Nous autres on avait des vaches, des cochons et les restes on donnait ça aux animaux ! On avait des chats pis des chiens, des moutons aussi, les ours les ont mangés mais avant qu’ils les mangent, mes parents ils tondaient les moutons, ils cardaient, filaient, ils faisaient des bas avec ça. Les bas, quand ils étaient percés, ils les coupaient au talon et ils refaisaient le pied ! Rien se perdait ! »

Colette Pelletier : « Moi j’habitais au Petit-Saguenay, sur le rang Saint-Étienne. Y’avait des affaires qui brûlaient, on les jetait dans le poêle. C’était rien que du carton, du papier, pas de plastique ! Les pots en verre, on les gardait pour les conserves. Les chandails on les démanchait pour récupérer la laine. On était 14 enfants. »

Carmen Gagné de l’Anse : « Ben les poubelles dans ce temps-là, on avait des gros poêles à bois ! On brûlait. »

Eugène Bergeron de Rivière-Éternité : « Moi je me demande qu’est c’est qu’ils faisaient des cannes. Y jetaient ça dehors ! Comme le long du chemin, on voyait des sacs. »

Élise Boudreault de l’Anse : « Avec mes parents, j’étais pas loin du Saguenay, en bas du village. Pour les vidanges, j’étais trop jeune, je me rappelle pas ! »
Le mot de la fin sera définitivement donné à Jacqueline Dallaire de l’Anse :

- Et vous madame Jacqueline, vous vous en rappelez de vos vidanges quand vous étiez enfant ?
- Oui, on tirait ça dans le décor ! Tout ce qui était pas bon, les canisses, ces affaires-là, dans le décor ! En se disant qu’on les ramasserait par après ! Pour les animaux on donnait les restes de table, les ours venaient aussi, ils viennent encore … manger les pommes ! »