Au téléphone, Marina Lavoie rigole : « Maurice, il y avait combien de sièges donc ? ». Son conjoint répond : « Une rangée au milieu ». Il fallait prendre l’un des deux côtés de la ligne de bancs pour entrer et s’asseoir, et enfin, profiter d’un des films diffusés au cinéma Philippe Tremblay, devenu plus tard le cinéma Laliberté.
Le cinéma de L’Anse-Saint-Jean était au cœur du village, tout près de l’épicerie Amyro qu’on connait aujourd’hui, à deux maisons pour être bien précis. Fondé par Philippe Tremblay à la fin des années 50, le cinéma a été converti en salle de danse avant de redevenir un cinéma, le fameux cinéma de la Liberté. Dans les années 60, comme le commerce n’était pas suffisamment rentable, il a été vendu, puis déconstruit. Une maison occupe aujourd’hui le terrain.
Aussi beau que dans les films
Avec un écran de qualité, des sièges rouges, du maïs soufflé, des croustilles, des boissons gazeuses, le cinéma de L’Anse-Saint-Jean avait tout pour plaire. Son souvenir est encore bien vivant dans la tête de ceux qui, comme Marina, en avaient fait leur sortie la fin de semaine.
« J’avais 16, 17 ans. On y allait le dimanche nous autres. Après, on allait au restaurant entre amis. C’était plaisant! » Et en plus, confie-t-elle avec un sourire, « ça nous tenait loin des bars au moins un soir ».
Mais, étions-nous en reste parce que notre cinéma était loin de la ville? « Non, on avait les mêmes films ! Je me souviens d’avoir vu les films de Sergio Leone ! »
« Tu sais, tu ne peux pas écouter un film chez toi avec la même impression qu’au cinéma. Le bel écran, le son… Souvent quand j’ai vu un film au cinéma, quand je le revois à la maison, on dirait que c’est deux films! »
Imaginez voir Le bon, la brute et le truand sur grand écran à deux pas de chez vous, c’est le rêve, non?
5 films populaires des années 60
Le Bon, la Brute et le Truand (1966), Sergio Leone
Il était une fois dans l’Ouest (1968), Sergio Leone
2001 : L’Odyssée de l’espace (1968), Stanley Kubrick
Psycho (1960), Alfred Hitchcock
La planète des singes (1968), Franklin J. Shaffner