Originaire de Ste-Julie, Marc-André grandit au pied du Mont St-Bruno, où il découvre les sports de glisse dès son plus jeune âge. Un Bac en administration des affaires obtenu en 2013, il travaille dans le domaine industriel pendant 7 années avant de faire un saut en biotechnologie et en télécommunications. Il décroche également son MBA exécutif pendant ces années, formation spécialisée pour les cadres en exercice. « Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre l’écosystème d’un milieu, d’une industrie, d’une entreprise », souligne celui qui, de défi en défi, se forge un esprit d’administrateur aventurier.
C’est durant l’été 2023 que son besoin de défi pointe à nouveau le bout de son nez. « J’avais envie de travailler dans un domaine qui me passionne. J’ai toujours aimé mes emplois, mais je n’ai jamais été passionné par ces derniers, à proprement dit. J’ai beaucoup de passions dans la vie, beaucoup qui touchent les arts, les sports, la culture mais le ski ça reste mon dada ! Le ski en hiver et tous les sports de balle en été », s’enthousiasme Marc-André.
18 personnes ont appliqué pour le poste, et l’embauche était bien sûr conditionnelle à l’acceptation de la proposition aux créanciers. (Lire AME – décembre 2023) Marc-André Busque est donc officiellement le nouveau Directeur Général de la station depuis le 1er novembre, mais dès le lendemain de la présentation aux créanciers, il prenait la route vers L’Anse-Saint-Jean. « Je suis allé monter la montagne juste avant le Symposium. Je me sentais vraiment bien et rassuré dans ma décision. J’ai commencé en télétravail tout en préparant mon déménagement. L’entrée officielle était le 1er novembre mais j’ai commencé dès le 6 octobre, quand j’ai su la nouvelle de mon embauche. En début de saison comme ça, il y a beaucoup de choses à préparer, et depuis le 21 octobre je réside officiellement à L’Anse-Saint-Jean. »
Nouveaux défis ? Quels défis !
« Ça reste un défi humain avant tout, la direction du Mont-Édouard. Au niveau des opérations, que je sois là ou pas, la montagne va rouler. Après ça, c’est de maximiser le potentiel de cet actif-là qui nous appartient à tous. Le vrai défi du Mont Edouard, c’est d’attirer plus d’usagers afin d’augmenter les revenus, de contrôler les dépenses et de continuer dans cette mission communautaire et sociale », poursuit celui qui compte bien mettre le Mont-Édouard à l’avant, et pas juste pour les touristes qui viennent une ou deux fois par année, mais bien pour toute la communauté !
C’est quoi le plan de restructuration ?
Marc-André Busque a pris connaissance du plan de restructuration, dont on peut toujours visionner la présentation sur le site des Amis du Mont-Édouard, et cela l’a conforté dans sa décision de venir prendre les commandes du centre de ski. « J’en ai lu beaucoup des plans d’affaires dans ma vie et celui qui a été pondu par le C.A. c’est un plan conservateur, oui, mais avec des chiffres réels, vérifiables et concrets. »
Le plan de restructuration est fondé sur trois piliers : l’environnement, la communauté et la rentabilité. Ces derniers sont la fondation du plan stratégique qui comporte 4 conditions principales qui assureront la pérennité à long terme de la station : la mise à niveau des immobilisations, l’accroissement de la rentabilité, l’instauration de nouvelles sources de revenus et finalement, la mise en place d’un projet collectif et inclusif visant les initiatives Nature et Aventure. Au niveau du projet collectif, Marc-André mentionne un exemple qui démontre la mise en application des 3 piliers : « Prescri-Nature, une initiative des médecins qui, pour soigner l’anxiété et certains troubles de santé mentale, prescrivent des marches en forêt, un retour dans la nature, à l’essentiel. Ici c’est le site parfait pour ce genre de projet, on pourrait devenir le premier ou un des premiers sites officiels de Prescri-Nature. »
La démocratisation des sports de glisse.
Une chose est certaine, pour les enfants qui habitent au Québec, le Mont-Édouard reste une des montagnes les plus accessibles. Un jeune qui va à l’école au Bas-Saguenay paye sa passe 110 $ jusqu’à l’âge de 13 ans et ensuite, il a un rabais de 50 %.
« Les étudiants de l’école Fréchette et des écoles primaires du Bas-Saguenay, c’est nos futurs patrouilleurs, futurs employés, futurs bénévoles. Le nombre de passes acheté en 2022 par des jeunes de 14 à 17 ans qui fréquentent une école au Bas-Saguenay ? Juste 5 ! Quand j’ai vu ces chiffres je n’en revenais pas ! On avait seulement vendu 5 passes de ski ! Incroyable, les jeunes skient au primaire, et abandonnent les sports de glisse au secondaire, par manque de moyen, changement de passion, trop de cellulaire ? Il faut creuser la question et garder nos jeunes du Bas-Saguenay sur la montagne. Les sports de glisse, ça se pratiquent avec sa gang de chums, et c’est important de garder cette accessibilité-là une fois que le jeune a atteint l’âge de 14 ans. Avec ce 50 % de rabais pour les jeunes d’ici, voilà une mesure concrète. »
Beaucoup de personnes sont venues rencontrer Marc-André depuis son arrivée, pour parler de la montagne. « Il y a bien sûr plusieurs visions quant aux moyens pour arriver à nos fins, mais une chose est certaine : tout le monde porte la montagne dans son cœur ! Et tous les développements futurs vont se faire en partenariat et en concertation avec les parties prenantes qui sont dans l’écosystème de la montagne. Le Mont Edouard, c’est plus qu’une montagne où on y pratique du sport, c’est avant tout une vitrine sur tout le Bas-Saguenay. C’est un projet qui a vu le jour parce qu’on s’est pris en main au début des années 90, et je compte bien faire ma part pour que la montagne continue d’être une source de fierté, d’inspiration et de rassemblement pour toute notre communauté ! »