La place des aînés au Bas-Saguenay

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De façon générale, la population des aînés s’accroît au Québec. Le Bas-Saguenay n’y échappe pas, considérant la pyramide des âges établie en 2015. Après le Japon et la Corée du Sud, le Québec figure parmi les sociétés qui connaissent un vieillissement des plus rapides1.

Il est donc important plus que jamais de soutenir, voire maintenir, la santé et le mieux-être des aînés de la région. Ainsi, ces derniers peuvent mener une vie saine et active, et continuer à s’impliquer dans leur collectivité. On estime que l’une des meilleures façons d’y arriver est de créer des collectivités-amies des aînés. L’ensemble des municipalités du Bas-Saguenay a depuis 2015 et 2016 adhéré et obtenu, en concertation avec le milieu, les jalons pancanadiens des collectivités-amies des aînés.

Cette initiative de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) remonte à l’année 2006 et c’est ainsi 33 villes qui participent à l’invitation de l’Organisation des Nations unies (ONU). L’année suivante, l’Initiative fédérale, provinciale et territoriale des collectivités rurales et éloignées amies des aînés inclut des collectivités canadiennes comptant moins de 5 000 habitants, en se basant sur la même méthodologie que celle du Projet mondial des villes-amies des aînés de l’OMS.

Devenir une collectivité-amie des aînés est un processus continu. Pour débuter, les agglomérations urbaines ou rurales doivent démontrer qu’elles ont atteint les trois premiers jalons afin d’être reconnues par leur province comme étant officiellement en voie de devenir des « collectivités-amies des aînés ».

L’initiative Municipalité Amie des Aînées (MADA) a été coordonnée par la Municipalité régionale de comté (MRC) du Ford-du-Saguenay auprès des municipalités du Bas-Saguenay. La responsable MADA-MRC du Fjord, Ariane Fortin, le soulignait dans un précédent numéro du Trait d’Union : « Travailler avec une approche d’empowerment, se concerter pour mieux se rassembler autour d’enjeux communs, évaluer pour approfondir les activités et les projets, renforcer les partenariats avec des rétroactions, contribuer à la réalisation des objectifs, transmettre les connaissances des aînés et enfin, leur faire connaître les ressources du milieu, tout cela fait partie des points saillants ressortis lors du bilan sommaire des actions découlant de la démarche MADA de la première année. »

Selon les projections de population par groupe d’âge de l’Institut de la Statistique du Québec (ISQ), certaines municipalités du Bas-Saguenay devront accentuer leur planification afin de répondre adéquatement aux besoins des personnes aînées. Par exemple, L’Anse-Saint-Jean, Petit-Saguenay et Saint-Félix-d’Otis afficheront un pourcentage en progression par cycle de cinq ans de la population de plus de soixante-ans : L’Anse-Saint-Jean – 2021 : 32,10 % – 2026 : 38,78 % – 2031 : 41,06 % Petit-Saguenay – 2021 : 34,85 % – 2026 : 41,46 % – 2031 : 47,32 % Saint-Félix-d’Otis – 2021 : 24,34 % – 2026 : 30,77 % – 2031 : 34,80 %.

En conséquence, il devient vital de s’assurer de bien planifier projets et investissements afin de répondre adéquatement à cette incontournable réalité de la société de demain. D’autant plus que nos aînés représentent un capital social inestimable : sans nos défricheurs, nos bâtisseurs, à quoi ressemblerait la vie que nous connaissons aujourd’hui. Et comme le dit si bien Félix Leclerc : « Ce n’est pas parce que je suis un vieux pommier que je donne de vieilles pommes. »

1 Institut de la statistique du Québec, 2015. « Vieillissement démographique au Québec: comparaison avec les pays de l’OCDE », Données sociodémographiques En bref, vol. 19, no3.