Après plus de 80 ans d’histoire, le BMR de St-Félix ferme ses portes

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Il y a plus de 80 ans, J.A. Potvin, un citoyen de St-Félix d’Otis ouvre un magasin général où différents produits de quincaillerie côtoyaient cannes de conserve, fromage, viandes et boissons alcooliques.

Véritable magasin général, c’est à cette époque le lieu où l’on peut trouver de tout et les habitants du village s’y rendent plusieurs fois par semaine pour faire leurs emplettes. Lorsque l’épicerie Omni ouvre ses portes, le volet « cuisine » est abandonné pour laisser toute la place à la quincaillerie et à une nouvelle bannière que Carol Potvin, fils du fondateur, adopte, soit le groupe BMR.

Au fil des ans, cette entreprise prend de l’expansion avec l’agrandissement des locaux, une cour à bois impressionnante, une variété remarquable de produits saisonniers  et un service de livraison régulier un peu partout dans la région. De magasin général à grande quincaillerie, sous la gouverne de Carol, de son épouse et de leur fils David, le BMR de Saint-Félix devient un incontournable dans le domaine de la construction à La Baie et dans le Bas-Saguenay.

Puis, il y a cinq ans, la bannière BMR est rachetée par La Coopérative Nutrinor et le magasin de St-Félix finit par être géré par le groupe Potvin et Bouchard de Jonquière en 2014.

Prétextant des coûts fixes trop élevés, les citoyens assistent impuissants à la mise à pieds des employés, aux tablettes qui se vident faute de réapprovisionnement et au faible intérêt de la part des nouveaux propriétaires envers sa nouvelle acquisition. Personne n’est donc surpris d’apprendre, l’automne dernier, la fermeture d’un fleuron de l’économie de St-Félix et la perte définitive de 12 emplois.

L’entreprise Potvin et Bouchard s’est procuré une cour à bois pleine de matériaux, de nombreux articles de quincaillerie, des gallons de peinture et des objets de décoration pour un prix bien raisonnable. De plus, elle a ainsi pu se débarrasser d’un compétiteur. Comble de malheur, dans le cas d’une éventuelle vente du bâtiment maintenant désaffecté, les propriétaires actuels exigent qu’une clause soit inscrite à l’acte notarié pour interdire l’exploitation d’une quincaillerie sur place au cours des sept prochaines années.

L’attitude de Potvin et Bouchard est largement décriée dans la population et a donné de nombreux arguments convaincants à ceux qui appellent au boycott de la maison mère et de ses succursales.