Petit, j’ai reçu un vaccin hors de l’ordinaire que peu de gens reçoivent aussi tôt : la piqûre de la politique ! Il n’y avait rien de plus naturel que de m’intéresser à ce sujet que beaucoup de jeunes trouvent ennuyeux. C’en était fini pour moi, on ne pouvait plus sortir la politique du gars… c’est incurable !
J’ai organisé à deux reprises, lors des dernières campagnes provinciale et fédérale, des simulations électorales dans mon école et j’ai souvent commenté l’actualité dans les médias. Par contre, il me manquait un important voyage à l’Assemblée nationale du Québec. Croyez-le ou non, je n’y avais jamais mis les pieds ! J’ai donc décidé de rattraper mon retard en m’inscrivant au Parlement des jeunes 2020. Il s’agit d’une simulation parlementaire permettant à une centaine de jeunes de troisième et de quatrième secondaire de vivre les étapes réelles du processus législatif et de l’adoption de projets de loi.
Avec l’appui de mon école et de mes enseignants, j’ai fait parvenir ma candidature afin de siéger dans la « Maison du peuple » avec d’autres jeunes de mon âge, tout en appliquant pour en être le premier ministre. J’ai littéralement sauté de joie en apprenant que j’avais été sélectionné pour ce poste tant convoité ! Toutefois, le travail ne faisait que commencer. L’étude des trois projets de loi, de la motion et du mandat d’initiative, la rédaction de mes discours, tous faisaient partie de l’aventure !

L’événement s’est déroulé du 22 au 24 janvier à l’Assemblée nationale du Québec. Après la cérémonie d’assermentation des députés, l’élection de la présidence et le discours de la Lieutenante-gouverneure, j’ai été, en tant que premier ministre, le premier député à me lever pour prononcer le discours d’ouverture de cette 18e législature. Prendre la parole dans cette chambre, témoin des plus grands débats et changements de la société québécoise, a été pour moi une expérience grandiose. Je m’étais donné la mission d’avoir un message rassembleur et cohérent dans le but de laisser une grande latitude à mes collègues qui devraient étudier les projets de loi en commissions parlementaires.
Ce moment solennel, et tout en décorum, a été très bien reçu par la majorité des députés. Les jeunes journalistes du journal fictif L’Attaché de presse ont même titré leur article : « Un premier ministre prudent, mais rassembleur » !

Au bout du compte, nous avons adopté deux des trois projets de loi mis à l’étude. Le premier portait sur la gratuité des moyens de contraception pour les jeunes de vingt-cinq ans et moins et l’autre abordait l’encadrement des recharges de cigarettes électroniques. De plus, la motion adoptée prévoyait la gratuité des produits hygiéniques pour femmes dans les établissements scolaires du Québec. Ces documents ont été effectivement déposés à nos députés qui, peut-être, pourront s’en inspirer pour le futur.
Le Salon bleu est un lieu tellement riche en histoire et en symbolique que j’ai réellement été ému de le quitter à la fin de la simulation. J’en suis ressorti rempli d’admiration pour nos politiciens qui font, jour après jour, un travail exceptionnel et très exigeant.
J’ai officiellement réalisé un grand rêve que je caressais depuis longtemps, en plus d’y avoir fait de nombreuses rencontres qui, je l’espère fortement, seront durables et déterminantes. À vrai dire, je n’arrive toujours pas à croire que j’ai eu la chance d’être à la tête du gouvernement du Québec pendant quelques heures !