
Originaire de Montmagny, Karine Aubé a grandi à L’Anse-Saint-Jean où elle est revenue s’établir après des études en arts visuels et une Technique Équine, volet randonnée, à l’Institut de Technologie Agroalimentaire de La Pocatière. C’est son amour pour les chevaux, les grands espaces et la nature qui ont motivé son retour au Bas-Saguenay. Évoluant depuis dix ans dans le milieu communautaire, elle occupe le poste de coordonnatrice de la Maison des Jeunes du Bas-Saguenay depuis maintenant huit ans. Elle a gentiment accepté de se prêter au jeu et de répondre à nos questions afin de vous offrir un premier portrait d’une série mettant de l’avant des femmes et des hommes qui s’impliquent dans leur milieu et qui œuvrent auprès des jeunes.
Q : Karine, qu’est-ce qui t’a amenée à travailler dans le milieu communautaire ?
R : C’est d’abord l’horaire qui se conciliait bien avec ma famille qui m’a attirée vers le milieu communautaire. La MDJ m’avait alors offert d’assurer la coordination. J’avais suivi des cours de gestion durant ma Technique Équine et j’avais une bonne expérience de travail en équipe, mais ce n’était pas suffisant. Je ne peux que remercier le milieu communautaire de m’avoir formée ! J’ai appris sur le terrain grâce à la coordonnatrice de l’époque, aux membres du conseil d’administration, aux personnes impliquées et aux bénévoles des municipalités avec qui nous collaborions. Toutes ces personnes, par leur générosité et leur expérience du communautaire, ont contribué à m’apprendre le métier : ça, c’est extraordinaire et c’est ça la force du communautaire.
Q : Selon toi, justement, qu’est-ce qui distingue le milieu communautaire des autres milieux ?
R : Je dirais la démocratie et l’entraide qui se vivent pleinement en offrant une place pour s’impliquer en tant que citoyen. C’est un milieu qui encourage le travail d’équipe, le partenariat, les échanges d’information, l’expression de son opinion et le développement de chaque individu. Les organismes communautaires offrent un espace d’autonomie où les membres, les utilisateurs de services et les employés sont consultés avant que les décisions soient prises par un conseil d’administration et tout cela est porté par une mission qui répond à un besoin particulier de la population. C’est une extraordinaire aventure de société qui se vit dans chacun des organismes.

Q : Tu prends part à plusieurs projets, comités, etc., quelle place occupent l’implication et l’engagement dans ta vie ?
R : Être active et engagée, c’est ça qui nous garde en vie. Je travaille avec des bénévoles et des femmes qui ont un emploi, des enfants, une maison à entretenir et qui trouvent le temps de s’impliquer sur le conseil d’administration de la MDJ et dans d’autres comités. À croire que plus on s’implique, plus on trouve le temps de s’impliquer ! C’est tellement riche de côtoyer ces personnes engagées, ça me nourrit et ça me donne le goût de faire la même chose en retour. C’est inspirant, c’est un peu comme donner au suivant.
Q : Qu’est-ce qui te motive le plus dans ton travail et dans ton implication sociale ?
R : Je trouve ça motivant de travailler pour les ados et de sentir la contribution que j’apporte dans la société. Chaque année, je suis surprise de ce que nous réussissons à accomplir. C’est un véritable travail d’équipe. Les idées proviennent des jeunes, des animatrices et des membres du conseil d’administration ; elles évoluent en projets, en recherche de financement puis en réalisations. Cette force de créativité est très positive et ça me motive de penser que nous faisons une réelle différence pour les jeunes durant leur traversée de l’adolescence.
Q : La MDJ du Bas-Saguenay est un lieu de rassemblement pour les adolescents, mais vous jouez un rôle qui va au-delà de cette affirmation. Peux-tu nous en dire plus sur votre mission ?
R : Nous sommes un organisme qui permet l’association de jeunes et d’adultes autour d’un même projet, dans la poursuite d’objectifs qu’ils se sont donnés. La MDJ leur fait connaître une vie associative de qualité où la démocratie prend tout son sens. À partir de projets initiés pour et par les jeunes, ces derniers sont appelés à devenir actifs, critiques et responsables. Plus encore, la MDJ du Bas-Saguenay répond aux besoins des adolescents en remédiant au manque de ressources qui leur sont destinées et contribue à la prévention en santé et bien-être en accueillant les jeunes, en leur offrant de l’écoute et des références au besoin.
Q : Si je suis un jeune qui vit au Bas-Saguenay, de quelle manière puis-je faire ma part collectivement ? Est-ce que la Maison des Jeunes est un bon point de départ ?
R : Oui, certainement ! Les jeunes sont encouragés à s’impliquer à la MDJ du Bas-Saguenay. Deux jeunes siègent au conseil d’administration et y ramènent les idées ou les demandes de leurs pairs. Ils prennent part aux décisions et y apprennent le déroulement d’une réunion, d’une assemblée générale… le fonctionnement même de la démocratie. Comme les animatrices consultent régulièrement les jeunes qui fréquentent la MDJ soit en personne ou sur Facebook pour orienter les activités de l’organisme, il s’agit d’un lieu pour exprimer son opinion et s’impliquer autant dans les activités que dans l’aménagement. La MDJ encourage ses participants à faire du bénévolat pour des événements dans la communauté, par exemple, maquiller des enfants lors d’un brunch bénéfice ou servir les gens lors d’une fête de Noël. J’ajouterais que dans nos municipalités, comme la population est vieillissante, il y a un besoin important de bénévoles. Un jeune qui souhaite faire sa part collectivement peut s’impliquer bénévolement dans sa communauté. Il s’agit bien souvent même d’une première expérience de travail où il développe ou se découvre des qualités et des compétences. Il peut se faire un nouveau réseau de contacts et rencontrer d’autres jeunes et des adultes engagés. C’est très valorisant, car leur aide est grandement appréciée et reconnue.