Les origines du plein air au Québec

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La notion de plein air, telle que nous la connaissons, est relativement récente. Pourtant, elle est présente depuis la découverte du Nouveau Monde. Le fait est qu’autrefois, nous n’avions pas de terme pour qualifier ce genre d’activités puisqu’elles faisaient partie intégrante de la vie quotidienne.

Les premiers pionners, si l’on passe les grands explorateurs tels que Champlain ou Cartier, furent les coureurs des bois. Dès le début du 17e siècle, la traite de fourrure occupait un rôle important au niveau économique. Le besoin de voyageurs se faisait donc sentir pour faire du commerce avec les communautés amérindiennes plus isolées. Au delà des raisons monétaires, plusieurs jeunes hommes sont tentés par l’aventure et la découverte d’un territoire inconnu.

Ces hommes courageux ont accompli des expéditions de longue durée remarquables considérant le matériel et l’équipement qu’ils avaient. C’est pour cette raison que déjà à cette époque, on valorisait les exploits de ce genre. Encore aujourd’hui, des noms comme Radisson et Des Grosseillers font écho.

Après l’exploration du territoire, le plein air est essentiellement pratiqué par ceux qui exploitent ce territoire. On parle ici des bûcherons, des chasseurs, des trappeurs et on pourrait même inclure dans cette catégorie les agriculteurs. Cela dura jusqu’à la révolution industrielle, à la fin du 19e siècle. D’importantes créations d’emplois entraînent une forte migration de la campagne vers les villes. C’est à ce moment que l’ont voit naître le plein air tel qu’on le connaît aujourd’hui. En effet, étant donné la pollution et l’insalubrité des grands centres urbains, les gens cherchent à s’évader en nature pour retrouver l’air pur.

Le plein air n’est donc plus une nécessité pour subvenir à nos besoins, mais plutôt un loisir, un passe-temps. En 1895, on assiste à la création du premier parc national au Québec, celui du Mont-Tremblant. Au début du 20e siècle, on commence à parler de «camping organisé», des mouvements comme les scouts et les camps de vacances prennent de l’ampleur. Les clubs font leur apparition et se multiplient rapidement. Notamment, le « Montreal Snow Shoe Club », qui est le premier club de la sorte en Amérique du Nord.

Petit à petit, l’utilisation du plein air comme méthode d’éducation fait son entrée dans les programmes scolaires. Il faut cependant attendre  autour des années 1960 pour que le gouvernement commence à valoriser la pratique du plein air. C’est alors qu’on voit apparaître dans plusieurs écoles du Québec les classes de neige (hiver, majoritairement axées sur le ski alpin), les classes vertes (printemps) et les classes rouges (automne). C’est également ce qui cause  la création de multiples fédérations, telles que la Fédération du Canot-camping.

Puis dans les années 90, c’est l’essor des sports extrêmes, et du même coup, du tourisme d’aventure. Cependant, cela entraîna une hausse des accidents, et c’est là que l’AEQ (Aventure Écotourisme Québec) fait son entrée pour encadrer la pratique de ces activités. C’est également ce qui marque le début de la popularisation des activités plein air.

Depuis, le nombre d’adeptes de plein air est en croissance et par le fait même, le nombre d’entreprises offrant ce genre d’activités aussi. En plus, les avancés technologiques nous offrent de l’équipement de plein air ultra-performant, ce qui nous permet d’accéder à des endroits qui étaient autrefois inaccessibles.

C’est pour cette raison, qu’encore aujourd’hui, les gens rêvent d’accomplir un exploit inédit, d’aller où personne n’est encore allé. On n’a qu’à regarder des gens comme Mylène Paquette (qui a fait la traversée de l’Atlantique à la rame) ou Frédéric Dion (qui a fait la traversée de l’Antartique en ski) pour comprendre. Il faut croire que la soif d’aventure et d’évasion du contexte urbain ne date pas d’hier. On a tous au fond de nous un sentiment d’appartenance avec la nature.