Qu’est-ce que la tordeuse du bourgeon de l’épinette? La tordeuse est un insecte qui ravage nos forêts. Elle se nourrit du feuillage annuel des résineux. Même si elle se nomme tordeuse du bourgeon de l’épinette, sa principale source de nourriture est le sapin baumier. Par la suite, elle s’attaque à l’épinette blanche et aux autres espèces d’épinettes à un degré moindre. Elle peut aussi s’attaquer à d’autres espèces de résineux lors de fortes épidémies.
Son cycle de vie se déroule sur un an. Les différents stades en sont l’œuf, la larve (chenille), la chrysalide (cocon) et enfin sa phase adulte, le papillon. Lorsqu’elle est à l’état de larve, elle passe l’hiver dans un petit cocon de soie qu’elle tisse à un endroit caché sur l’arbre.
À la fin avril et au début de mai, les jeunes chenilles sortent de leur hibernation et se nourrissent à l’extrémité des branches de pollen en attendant l’ouverture de bourgeons. S’il n’y a pas de fleurs, elles se nourrissent de vieilles aiguilles et de bourgeons encore fermés. Lorsque les nouvelles pousses arrivent, elles se tissent un abri de soie au bout de la branche. Elles se nourrissent jusqu’à la fin juin. C’est à ce moment que l’on peut observer les dégâts à l’œil nu. Si le feuillage annuel est entièrement détruit, elles s’attaquent alors au feuillage des années précédentes.
Pour se déplacer d’un arbre à l’autre, les chenilles se laissent pendre le long de grands fils de soie qu’elles tissent, pour qu’ensuite le vent les transporte ailleurs. Au début juillet, elles se transforment en cocon. Après 10 à 14 jours, le papillon émerge. Ce dernier vit une dizaine de jours afin de s’accoupler mais il ne mange pas. En juillet et en août, la femelle pond jusqu’à 200 œufs sur la surface des aiguilles. Lorsqu’elle sort de l’œuf, la chenille se nourrit et se fabrique un cocon pour l’hiver. Et voilà le cycle qui recommence.
Afin de vous rassurer, sachez que la tordeuse ne tue pas instantanément l’arbre. Un conifère qui est attaqué plus d’une année peut survivre à l’épidémie. Tant qu’il y a encore des aiguilles vertes, l’arbre peut survivre, il peut s’en tirer avec un retard de croissance. Un pourcentage plus ou moins élevé d’arbres succombe après plusieurs années d’épidémie. Certains arbres plus âgés ou ayant moins de résistance meurent plus rapidement. Lors d’une épidémie comme nous le vivons présentement, un arbre plus faible prendra de trois à quatre années d’épidémie grave pour mourir. Pour un arbre plus fort, cela prendra de 6 à 10 ans. Les sapins sont plus attaqués parce qu’ils ont moins de feuillage et que leur cycle de pousse des aiguilles est coordonné avec celui de la tordeuse.
La tordeuse a toujours et sera toujours présente. Une épidémie se produit environ tous les 30 ans selon un cycle. Le gouvernement essaie de trouver des moyens de prévenir l’épidémie avant qu’elle ne se produise, de trouver des outils afin que les dommages soient moins importants d’une épidémie à l’autre. L’épandage d’insecticide est aujourd’hui utilisé afin de tenter de diminuer les dommages faits à la forêt.