La vie scolaire à L’Anse-Saint-Jean

2001
Sur cette photo, on retrouve les étudiants du « Grand bord » comme on avait l’habitude de désigner cette école. C’est aujourd’hui la maison bleue située au-dessus du Faubourg.

C’est le 17 décembre 1859 que le gouvernement instaure le Conseil de l’instruction publique. Déjà, en 1860, L’Anse-Saint-Jean s’est inscrite dans cette foulée, avec plus de cinquante jeunes d’âge scolaire. La première école daterait du mois d’août 1859. En octobre 1861, au moment où le curé Otis arrive ici, une maison sert déjà d’école et accueille 22 filles et 18 garçons. Leur institutrice est Mlle Alphonsine Lebelle de Kamouraska.

En 1862, une première maison d’école voit le jour. Dès 1865, le curé Otis ajoute à cette maison d’école, une bibliothèque, l’Institut Saint-Jean, à l’intention des paroissiens. En date du 26 mars 1878, le curé Dubé mentionne à son archevêque que deux écoles fonctionnent sous le régime de la cotisation. La formation des maîtres laissait à désirer, car 21% d’entre eux avaient la qualification prévue par la loi. Même les commissaires n’étaient pas en reste, puisque 502 sur 1025 ne savaient ni lire ni écrire. On ne parle pas encore d’école de rang, mais de maison d’école.

En 1884, on compte trois arrondissements sur notre territoire et, par conséquent, trois maisons d’école et trois institutrices. Plus de quatre-vingts jeunes, âgés de 7 à 14 ans, fréquentent ces institutions, et l’institutrice, confinée dans un seul lieu, assure l’instruction à tous les niveaux. D’ailleurs, l’inspecteur dans son rapport fait mention que cette municipalité fonctionne mal et que les commissaires font preuve de mauvaise volonté, à un point tel que le curé Jean-Séverin Pelletier s’est retiré de la commission scolaire.

École située sur le rang St-Thomas Nord. C’est aujourd’hui une maison de 4 logements appartenant à Marianne Bouchard.

Le début du XXe siècle est marqué par un contexte particulièrement fébrile : construction du pont de Québec et son effondrement, développement du nationalisme sous Henri Bourassa, célébration du tricentenaire où les tensions internationales laissent présager une guerre prochaine en Europe. Malgré tout, l’éducation fera un progrès méritoire au Saguenay : l’uniformisation des méthodes d’enseignement et une meilleure préparation du personnel enseignant, soumis à des examens rigoureux de la part du bureau central des examinateurs, on ne craignait pas d’améliorer le matériel scolaire, tant du côté mobilier que des maisons d’école. Ainsi, à la fin de l’année scolaire de 1908-1909, l’inspecteur Simard, mentionne dans son rapport au gouvernement, que la municipalité de L’Anse-Sant-Jean s’est prise en main, que des progrès importants ont été réalisés et qu’elle est prête à compter une école modèle. En 1914-1915, dans son district, il s’est construit 11 maisons d’école dont 2 à L’Anse-Saint-Jean (1 680$).

Dans son rapport en 1916, l’inspecteur Plamondon souligne que cinq municipalités qui ont fait le plus de sacrifices pour l’éducation méritent une prime spéciale (Chicoutimi ville 60$, Jonquière ville 50$, Saint-Honoré 40$, L’Anse-Saint-Jean 35$ et Petit-Saguenay 30$.)

Le développement de la municipalité va s’intensifier et il faut ouvrir des rangs. Pour rendre accessible à tous l’accès, il faut construire de nouvelles écoles, c’est l’apparition des écoles de rang.