Cette année se termine dans la fébrilité du 75e anniversaire. Au moment de lire ces lignes, les fermières l’auront déjà célébré dans la joie et l’allégresse, au magnifique site du Village Vacances Petit-Saguenay.
Le Cercle de Fermières, c’est quoi? C’est qui?
La plus grande association de femmes québécoises, dont le but premier est de promouvoir l’amélioration des conditions des femmes, tout en conservant et protégeant le patrimoine culturel et artisanal du Québec.
À Petit-Saguenay, dès 1941, sous la présidence de Madame Aimée Robinson (madame Bébé), 20 dames s’inscrivent au Cercle de Fermières. Elles sont déjà fidèles aux assemblées mensuelles qui se tiendront dans divers endroits. On y discute tissage, filage, tonte des moutons, mais aussi alimentation, recettes, cuisson du pain, premiers soins, éducation des enfants et divers problèmes familiaux. Tout cela va aider ces femmes qui se consacrent entièrement à leur famille.
De 20 membres que le cercle comptait en 1941, aujourd’hui on peut s’enorgueillir d’afficher 80 inscriptions. Depuis, beaucoup d’eau a coulé dans la rivière et des milliers de mètres de fil ont été tissés par des femmes talentueuses et à l’imagination fertile.
Nous sommes à l’ère de la récupération. Ce n’est pas nouveau pour les fermières. De tout temps, ces femmes ont récupéré tissus, lainages, boutons, draps, élastiques, etc. Pensez à une couverture de catalogne; examinez-la de plus près et vous y reconnaîtrez peut-être une robe, une chemise que vous avez portée ou des draps dans lesquels vous avez dormi. Tous ces tissus ont été déchirés ou taillés avec patience et minutie. Ainsi, elles font du neuf avec du vieux.
Les fermières du 21e siècle sont restées les mêmes qu’au siècle dernier : des femmes à l’esprit ouvert à l’apprentissage de nouvelles techniques artisanales telles la frivolité, le filet noué, la broderie, le tricot ou la courtepointe. Ainsi, elles peuvent apporter leur expertise et leur savoir-faire à tous ceux qui en ont besoin et toujours bénévolement. Elles se soucient de l’environnement et sont parfois qualifiées de « ramasseuses ».
Quelle est leur implication sociale à grande échelle?
OLO, MIRA et ACWW sont trois œuvres québécoises à caractère social auxquelles les fermières versent des dons substantiels annuellement.
OLO : Œufs – lait – orange. Il s’agit ici de fournir aux futures mamans des aliments sains afin de favoriser la naissance de bébés en santé. Ces aliments sont remis dans le cadre d’un suivi de grossesse offert par les CLSC.
MIRA : Son but est de former des chiens-guides pour les gens dont la vue est déficiente. Pour aider cet organisme, les fermières récupèrent les cartouches d’imprimante usagées.
ACWW : Organisme qui se dévoue auprès des femmes de milieux très défavorisés. Ces dons leur permettront d’apprendre un métier et ainsi atteindre une certaine autonomie.
Enfin, chaque année, les fermières soutiennent une association différente. Pour 2017, nous avons remis une somme de 180$ à l’Association de la sclérose en plaques.
Le Cercle dispose d’un local bien éclairé, ouvert tous les jours de 9h à 21h. Certains jours, c’est une vraie ruche. On y travaille certes, mais c’est aussi un lieu de partage, d’échange d’idées, de discussion, d’entraide et souvent de réconfort. Soulignons que chaque année, quelques dames parmi les plus braves participent à des concours de tricot, de couture, de broderie, et remportent souvent des premiers prix et des mentions spéciales pour l’excellence de leurs travaux.
Le Cercle des Fermières a-t-il un avenir?
Certainement. Pour cela, il faut que toutes les femmes soient des participantes actives afin de transmettre à la jeune génération le savoir-faire, le « fait à la main » que nous ont transmis nos grands-mères. De nombreux talents ne se sont pas encore manifestés. C’est à nous de les découvrir. La créativité n’a pas de limite.