En 1951, il a fallu agrandir l’école pour y aménager quatre classes et un logement pour les quatre religieuses. Sœur St-Amédée a même ajouté une classe de 10e année, avant que l’on construise la polyvalente Fréchette à L’Anse-Saint-Jean. L’encadrement rigide de ces sœurs a fait de nous des femmes et des hommes responsables, capables de prendre la relève et de transmettre aux autres générations notre savoir. Ainsi nous sommes devenus une communauté confiante en nos moyens, respectueuse, vaillante, généreuse et extrêmement vivante.
Les religieuses du Bon-Conseil sont venues en premier lieu pour enseigner mais elles ont également mis leurs talents naturels au service des paroissiens. Leur talent de couturière, par exemple ! En effet, lors de la bénédiction de l’église, le 8 décembre 1953, les douze servants de messe portaient fièrement les habits confectionnés par les religieuses. Plus tard, la sœur cuisinière donnait aux filles du village des cours de cuisine, puis d’autres religieuses ont ajouté des cours de Bible, des cours de chant, des cours de théâtre, des cours d’orgue, etc. Chaque année, une pièce de théâtre était ainsi organisée pour célébrer la présence de notre curé. Elles ont introduit pour les jeunes un mouvement catholique s’appelant les Brebis de Jésus. Enfin, les religieuses aidaient aussi les bénévoles laïques pour préparer les sacrements ou animer le mouvement des Femmes Chrétiennes.
Au cours de son histoire, la paroisse Notre-Dame de l’Éternité n’a eu que quatre prêtres résidents, de 1949 à 1977. C’est ensuite le curé de Saint–Félix-d’Otis qui partagea ses services entre les deux paroisses, puis L’Anse-Saint-Jean a pris la relève et enfin pour finir, les paroissiens du Bas-Saguenay n’ont actuellement qu’un seul prêtre pour les quatre paroisses. Mais quand le dernier prêtre résident, Zygmunt Wozniak, est parti, les religieuses sont venues habiter au presbytère pour assurer une présence auprès des paroissiens. Sœur Jeanne-d’Arc Larouche fut nommée agente de pastorale par l’Évêque, puis ce sont sœur Esther Chouinard, sœur Monique Potvin et sœur Florence Harvey qui lui succédèrent.
Émotivement, les religieuses étaient de plus en plus proches des paroissiens et aidaient beaucoup au rayonnement du village. Particulièrement sœur Nicole et sœur Murielle qui se sont greffées à la chorale, puis sœur Esther, organiste à la Maison-Mère, qui me remplaçait de temps en temps à l’orgue pour que je puisse réaliser un vieux rêve, celui de diriger la chorale. Il faut dire que la chorale comptait dans le temps 24 membres. Sœur Esther accompagnait avec brio la messe du dimanche. Jamais les gens de Rivière-Éternité n’avaient entendu de si beaux chants et leur orgue n’avait jamais donné de si beaux sons.