L’énergie, l’affaire de tous

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Chute de la montagne Blanche. Crédit photo : Cécile Hauchecorne

Saviez-vous qu’au Canada, les bâtiments consomment 30% de l’énergie et émettent 28% de la totalité des gaz à effet de serre? Pourtant en 2015, il existe bon nombre de technologies vertes. Bien que les gens connaissent l’importance de l’efficacité énergétique et que les matériaux de construction efficaces existent, nous faisons toujours piètre figure à travers le monde pour la consommation énergétique de nos bâtiments. Pourquoi?

D’une part, il y a les normes de construction qui ont un rôle prépondérant à jouer. Au Québec, nous devons respecter le Règlement sur l’économie d’énergie dans les bâtiments. Or, les exigences issues de ce document semblent désuètes. Pourtant, le gouvernement canadien a créé récemment le Code National de l’énergie dans les bâtiments qui est beaucoup plus à jour et restrictif, mais malheureusement le Québec ne l’a pas ratifié!

D’autre part, il y a le coût de l’électricité. Selon les dernières études d’Hydro Québec, le coût moyen payé est 0,07$/KWh au niveau résidentiel. À New York, il est de 0,31$/KWh; c’est 4 fois plus élevé qu’au Québec. Avec un coût si bas, il devient difficile de rentabiliser des technologies vertes ou des choix de matériaux plus efficaces.

Pour renverser la tendance afin que le Québec devienne un leader dans le monde en efficacité énergétique, nous devons premièrement avoir des normes de construction plus strictes. Nous devons également assurer l’existence de programmes de subventions efficaces et simples d’utilisation pour la construction verte.

Les villes et les villages jouent un rôle majeur et donnent l’exemple aux citoyens en construisant des bâtiments exemplaires et inspirants. Ils se doivent de connaître l’intensité énergétique de leur flotte de bâtiments et être ainsi aptes à se comparer par rapport à d’autres agglomérations semblables, afin de s’assurer de ne pas gaspiller  inutilement de l’énergie.

Les constructeurs, locataires et propriétaires ont aussi leur rôle à jouer et doivent se questionner sur les choix énergétiques de leurs habitations. Ils peuvent faire preuve d’innovation lors de la construction ou de la rénovation en se questionnant sur le type d’isolation, l’orientation de la fenestration, le choix du système de chauffage et autres. Il existe une large variété d’options et de programmes de subventions permettant d’y trouver la rentabilité.

Nous sommes très chanceux et pouvons être fiers, car au Québec, notre source d’approvisionnement principale en énergie provient de l’hydroélectricité. Cette source d’énergie  produit peu de gaz à effet de serre comparativement à certaines centrales thermiques américaines. Cependant, j’ai l’impression que cette fierté nous aveugle un peu et fait de nous de très grands gaspilleurs de cette magnifique énergie! Dans cette optique, il devient crucial que nous effectuions les changements nécessaires pour assurer la construction de bâtiments plus efficaces sur le plan énergétique. Les solutions existent et sont à la portée de  chacun de nous!