La démocratie, le pouvoir du peuple

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montagne Blanche à L'Anse-Saint-Jean. Parc du fjord-du-Saguenay
Inukshuk au sommet de la montagne Blanche. Crédit photo : Cécile Hauchecorne

À la veille d’élections fédérales, c’est bien le temps de se questionner sur le pouvoir du peuple. En effet, dans un système comme le nôtre, l’action de critiquer pour un oui ou pour non ne prend-t-il pas trop souvent le dessus sur notre pouvoir d’agir ?

Alors que la confiance  vouée aux politiciens semble s’épuiser à chaque nouveau dossier de corruption dévoilé dans les médias, faudra-t-il imposer, comme aux médicaments, une date de péremption à ces hommes et femmes qui se doivent de rester intègres malgré l’immensité du pouvoir qui leur est donné?

Il faut remonter au 8e siècle avant J-C pour observer les premières expériences d’un régime politique démocratique, dans la Cité-État d’Athènes. Le mot démocratie trouve en effet son origine dans la langue grecque, de demos (le peuple) et kratos (le pouvoir), ce qui signifie littéralement le pouvoir du peuple.

Précisons cependant que ce que l’on définissait alors comme le « peuple » était un groupe constitué d’hommes libres, nés de pères athéniens. Autrement dit, les femmes, les étrangers et les esclaves ne faisaient pas partie du « peuple ». Il restait alors 10 % de la population pour faire de la démocratie un principe politique des plus équitables qu’il soit !

Pour vivre en réelle démocratie, les Athéniens considéraient qu’il fallait à la fois être capable de gouverner ou d’être gouverné. Les magistrats qui décidaient des lois étaient non pas élus mais tout simplement tirés au sort, chaque année, parmi « le peuple ».

Et si le système du tirage au sort revenait, combien d’entre nous seraient disponibles pour servir leur pays ? Peu importe ce que l’on pense de ces femmes et de ces hommes qui osent se lancer dans l’arène politique, peu importe ce que l’on pense des partis qu’ils représentent, il faut reconnaître qu’ils font preuve de dévouement et de courage, le courage d’agir

En 2011, lors de la dernière élection fédérale, le taux de participation effleurait le 60 %. Il est vrai que cela donne la parole à bien plus de monde qu’au temps des Grecs. Mais en allant voter une fois tous les 4 ans, ne fait-on pas juste maintenir la démocratie sous respirateur artificiel ?

Si la démocratie bat de l’aile et que la population est plus cynique que jamais, c’est en partie à cause de la représentation qui en est faite dans notre société. Les prises de bec au parlement, les basses attaques et les scandales qui se succèdent ne servent pas sa cause. Il ne faut pas oublier que, même si le pouvoir nous semble bien loin, il nous est possible de participer à alimenter notre vie politique au quotidien, par des petites actions individuelles et de grandes actions collectives.

Et à tous ceux qui se sentent impuissants, je vous laisse cette phrase du Dalaï Lama en guise de conclusion : « Si vous avez l’impression que vous êtes trop petit pour pouvoir changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un moustique dans votre chambre. »