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Anse-St-Jean, Canada
mercredi 14 mai, 2025
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Amishk

Un petit ruisselet serpente le territoire à la recherche d’une pente presque nulle. Un visionnaire passant par là y voit un paradis pour sa demeure. Ainsi se lance-t-il dans la conception d’une véritable cathédrale aquatique. Ce faisant, il se sert de tous ses sens et tous ses membres pour y arriver : pattes palmées, griffes servant de crochets pour tirer le bois et pour creuser, une large queue en pagaie avec laquelle il communique, de grandes dents pour mieux gruger,… et un sixième sens lui permettant de ressentir l’écoulement de l’eau.  

Cet animal, qui a probablement inspiré les premières nations dans la création du magnifique canot d’écorce (un conte à ce sujet en témoigne), a frôlé la liste des espèces disparues au siècle dernier. Heureusement, on a mis une pause de piégeage et notre frère, le castor, a repris ses fonctions dans l’écosystème de nos contrées.

Partout autour de nous vit cet être qui a donné sa peau pendant plus de deux siècles au profit de notre patrie. Sur une pièce de monnaie, nous l’avons imprimé afin de le remercier! Sans ce dernier, les premiers humains de ce territoire n’auraient pu vivre aussi gras. En effet, ce maître de l’eau fait naître des milieux humides qui deviennent de véritables garde-manger.

Des plantes nourrissantes telles les lentilles d’eau, le nénuphar, la sagittaire, la quenouille, diverses graminées,… attirent une masse animale incroyable : insectes, amphibiens, poissons, oiseaux, mammifères, dont le roi orignal. Même lorsqu’il abandonne ses barrages, le castor laisse derrière lui un terreau des plus riches qui soit, dû à toute cette masse vivante qui profita de son génie! Nous sûmes également profiter de ses ressources physionomiques; chair généreuse, fourrure chaleureuse, glandes (tondreux) thérapeutiques, queue à affûter, dents à sculpter (couteau croche ancestrale).

C’est une bête facile et fascinante à observer. Les canaux qu’il creuse pour transporter le bois, ses radeaux de branches fraîches comme garde-manger  hivernal, l’ingéniosité de sa hutte et de ses barrages n’en sont que quelques exemples. L’aube et le crépuscule inspirent ce bricoleur à sortir, si vous voulez le voir à l’œuvre.

Et quand nous vivons quelques désagréments dus à ses barrages, rappelons-nous les milliers de kilomètres carrés que nos projets hydroélectriques inondent, sans donner d’aussi bons résultats que les étangs des castors comme enrichissement des milieux.

Bien à vous Amishk (Castor en langue Innu)!

Le lynx du Canada

Le lynx du Canada, aussi appelé loup cervier, vit au nord du Canada. Le pelage de ce félin varie selon les saisons. En été, son pelage est court et brunâtre tandis qu’en hiver, il devient gris et épais pour lui permettre de résister aux grands froids. Une pointe de poils noirs décore ses oreilles.

Carnivore de nature, le lynx est muni de crocs et de griffes acérés, d’une ouïe plus qu’excellente ainsi que d’une vue extrêmement perçante, très utile la nuit. Par contre, son odorat médiocre et le fait qu’il n’est pas très bon sprinteur, le force à se camoufler pour attendre ses proies. Elles sont principalement composées de lièvres d`Amérique mais aussi de perdrix, parfois de renards, de souris et d’autres rongeurs vivant au nord du Canada.

Pour compléter son portrait physique, il faut savoir qu’il a une queue courte avec le bout des poils noirs, de grosses pattes dont les plantes sont recouvertes de poils raides qui lui servent de raquettes dans la neige. D’une longueur de 70 à 110 cm, un lynx adulte pèse de 6,5 à 12 kg pour les mâles et de 5 à 12 kg pour les femelles. À la naissance, ce félin ne pèse en moyenne que 200 g.

Le loup cervier habite les forêts de conifères, les sous-bois denses avec de la broussaille et des espaces marécageux, bref, tout endroit propice au camouflage et c’est pourquoi, nous en retrouvons ici. Son territoire a une superficie de 15 à 45 km2. Le lynx est éveillé principalement la nuit, méfiant et moins féroce que son proche cousin du sud, le lynx roux.

Mais quand ce félin est de mauvaise humeur, il crache et gronde et, pour communiquer, il miaule. Il peut faire des bonds atteignant plus de sept mètres. Bon grimpeur, il est aussi capable de nager s’il en a besoin. Ses ennemis sont principalement l’humain, le loup et le cougar. La période des amours est en mars et avril. En mai-juin, la femelle donne naissance à 3 ou 4 petits qu’elle élèvera seule. Vers le douzième jour, les chatons ouvrent les yeux et sont sevrés après trois mois. Le lynx du Canada a une espérance de vie de 10 ans à l’état sauvage et de 15 à 20 ans en captivité.

Ah! Comme la neige a neigé !

Crédit photo : Cécile Hauchecorne

Elle peut nous ensevelir comme elle peut nous surélever. Elle peut nous encabaner, comme elle peut nous permettre d’explorer. Elle peut aussi ralentir nos déplacements mais peut les accélérer grandement. Elle nous refroidit au toucher, les Inuits s’en servent pourtant pour se garder au chaud. Elle encombre souvent nos chemins mais elle nous permet d’en créer des nouveaux. Elle permet aux proies de se cacher, comme elle permet aux prédateurs de les pister.  Enfin, si elle en fait rager plus d’un, elle émerveille ceux et celles qui savent en profiter.

Scientifiquement parlant, la neige est la forme cristallisée de la vapeur d’eau précipitée. Grande phrase pour dire : de la pluie qui se change en flocons parce qu’il fait «frette». On entend souvent que l’eau a permis à la vie de naître. Elle lui a probablement aussi permis de survivre à travers les changements climatiques de la terre. Lorsqu’on la compare aux autres éléments, l’eau varie très peu en température. C’est un accumulateur d’énergie très efficace. Ceux qui chauffent leur maison à l’eau le savent bien. En plus, contrairement aux autres matières en ce monde, l’eau est plus légère à l’état solide que liquide, ce qui permet à la glace de flotter sur les eaux. Ajoutons à cela la grosse mousse blanche isolante qui vient couvrir les sols et les glaces; voilà qui aide la vie à se débrouiller dans un climat comme le nôtre.

Ah!  La neige, cette belle robe blanche qui peut être si menaçante et si douce à la fois. Elle a toujours fait partie intégrante des cultures nordiques comme la nôtre. Certaines lui ont attribué plusieurs noms suivant sa texture ou son utilité.  Chez les québécois entre autres, on peut entendre : de la neige fondante, ventée, poudreuse, compacte, gros sel, croutée….ou à bonhomme. La préférée des enfants est sans doute celle qui fait fermer les écoles. Certains de nos grands-parents en conservaient dans leur caveau pour qu’il reste frais durant tout l’été.  La neige est aussi le nid où prend naissance un aliment très prisé : la tire d’érable. Mais qu’est ce qui nous a sûrement le plus inspiré chez la neige et la glace ? N’est-ce pas leur merveilleux potentiel de glisse ?

Que l’on soit bûcheron ou sportif, pêcheur ou artiste, le dieu des flocons installera sa loi, qu’on le veuille ou non. Il n’en tient qu’à toi de t’adapter ou pas.  Sur ces mots, je quitte l’ordinateur pour aller jouer dehors.

Bon hiver !

Bref historique de la raquette, de la préhistoire au XXIè siècle.

La raquette est une activité peu onéreuse qui permet à tous les membres d’une famille, quel que soit l’âge ou la forme physique, de renouer avec la nature et de se libérer l’esprit tout en s’aérant les poumons durant les longs mois d’hiver.

Dès la préhistoire, l’homme ayant un besoin vital de se déplacer afin de se nourrir, se vêtir etc, dû trouver un moyen pour marcher dans la neige épaisse sans trop s’enfoncer. N’avez-vous jamais, pour traverser une zone humide ou un ruisseau, marché sur des branches d’aulne ou autres, afin d’éviter de trop vous mouiller les pieds ?

À l’instar de cette réflexion, l’homme décide dès lors d’utiliser des branches de sapin, ce qui lui permettra d’élargir la surface portante de ses pas et ainsi de mieux «flotter».

Plus tard, les premiers explorateurs n’hésitèrent pas longtemps à chausser cet outil merveilleux que les amérindiens avaient amélioré avec les années. Les raquettes étaient alors constituées d’un cadre et de deux traverses de bois (pin ou frêne) afin de solidifier ce dernier, puis d’un treillis fait de lanières de peau, de nerfs ou de rameaux, pour créer une surface portante évacuant la neige.

Différentes formes de raquettes étaient utilisées en fonction des peuples et surtout de la topographie, de la densité du couvert forestier et de la qualité de la neige (plus tapée dans les plaines, par exemple).

Et si les raquettes sont encore de nos jours utilisées par les travailleurs forestiers, les acériculteurs, les trappeurs et chasseurs, ainsi que par l’armée, l’engouement pour ce moyen de transport devient également un loisir en continuelle progression depuis ces dernières années.

Toute une panoplie de matériaux, de formes et de gadgets sont maintenant proposés à une clientèle de plus en plus variée.

Aussi, si vous devez vous procurer une paire de raquettes, prenez bien le temps d’étudier pour quel genre d’activité vous les utiliserez.

Si vous marchez sur des sentiers le plus souvent tapés, vous pourrez y aller avec des raquettes plus courtes et moins larges. Au contraire, si la neige folle et le hors-piste vous amusent, des modèles plus longs et plus larges seront de convenance.

Il est également important de vérifier la résistance par rapport à votre poids, sans oublier, pour les amateurs de longues randonnées, qu’un sac à dos augmentera la charge.

Bref, n’hésitez pas à demander conseil à des professionnels afin d’apprécier vos randonnées, car des raquettes trop petites ou trop grandes pourraient vous rendre la tâche plus difficile. Or, la raquette, c’est avant tout devenu un loisir.

Le marché actuel est arrosé de tout un éventail de qualité. Encouragez donc les fabricants québécois dont les modèles sont adaptés à nos différents terrains et sont, en règle générale, plus robustes.

La raquette est une activité peu onéreuse qui permet à tous les membres d’une famille, quel que soit l’âge ou la forme physique, de renouer avec la nature et de se libérer l’esprit tout en s’aérant les poumons durant les longs mois d’hiver.

Pour ce faire, plusieurs endroits dans la région permettent de pratiquer ce loisir, que ce soit au Mont-Édouard, sur le sentier des Murailles, à Plein Air de l’Anse (service de guide), sur le nouveau sentier entre Rivière-Éternité et Saint-Félix-d’Otis ou sur les terres de la couronne.

Il est important de ne pas surestimer votre forme physique en prévoyant un itinéraire et du matériel nécessaire (de l’eau, des barres énergétiques, des allumettes, des pansements…) afin de pratiquer en toute sécurité cet extraordinaire loisir.

Pour finir, n’ayez pas peur du facteur éolien que la météo aime à nous annoncer pour gonfler le chiffre des températures : habillez-vous comme du monde et profitez donc du bel hiver!

Donner un autre sens à vos sorties

Nous vous proposons une vision du plein air comme lieu de croissance personnelle et d’expérience spirituelle, au-delà de l’image du méditant en position de lotus au sommet de sa colline. Afin d’aller à la rencontre de soi, dans le cadre d’activités de plein air, retenons qu’il faut d’abord accroître son niveau de conscience et de réceptivité.

Affûter son acuité sensorielle

Dans nos vies trépidantes, que ce soit au travail ou à la maison, on est souvent trop stimulé, on n’écoute plus, on ne voit plus. Aussi, lorsque l’on se retrouve dans la nature, on s’étonne encore de constater à quel point tous nos sens sont activés, permettant d’entendre le léger clapotis d’un filet d’eau courant sur le rocher, de humer une subtile odeur de sapin baumier, de percevoir le mouvement discret de la gélinotte cachée derrière les feuillages. Nos séjours en nature peuvent nous faire prendre conscience de l’importance d’être attentif à ce qui se passe autour de nous. Cela nous incite à en faire autant, de retour à notre quotidien.

Sentir ce qui se passe à l’intérieur

En développant sa capacité à mieux ressentir ce qui vient de l’extérieur, on acquière aussi une plus grande sensibilité à ce qui se passe à l’intérieur. La randonnée en forêt est une bonne illustration. Par exemple, sur un sentier escarpé et parsemé de roches, la personne qui est toujours hésitante avant de poser le pied en passant d’une pierre à l’autre peut prendre conscience d’une telle attitude en écoutant ce qui se passe à l’intérieur. Elle réalisera peut-être que dans sa vie, elle a de la difficulté à passer à l’action, à prendre des décisions, à assumer les risques. Cette saine habitude de porter attention à ses sensations lors d’activités de plein air est susceptible de se transformer en réflexe dans son quotidien.

Donner un sens à ce que l’on vit

Une fois que l’on prend davantage conscience de ce que l’on vit à l’intérieur, il faut ensuite en chercher l’origine. Pour cela, on doit parfois se lancer à la rencontre de parties de notre être qui sont dans l’ombre et que l’on n’aime pas porter à la lumière. Lors d’une sortie en groupe, une impatience démesurée engendrée par des skis de fond dont le fartage ne colle pas bien à la neige peut être, par exemple, le symptôme d’un besoin malsain d’être toujours le premier. Pour tirer profit d’une telle prise de conscience, il faut être prêt à chercher le pourquoi. Pourquoi est-ce important pour moi d’être le plus rapide ? Est-ce là ma façon habituelle de me valoriser ? Mon estime de soi repose-t-elle uniquement sur une comparaison avec les autres ? Voilà le genre de questions qu’il faut être prêt à se poser.

Relier entre eux les éléments de réflexion

Une démarche de croissance personnelle ne saurait être complète sans une quête de sens approfondie. L’étape finale consiste à faire des liens entre les différents éléments de réflexion pour en tirer des apprentissages significatifs et transférables à son milieu de vie. Différents outils peuvent faciliter cette exploration réflexive, dont le journal de bord.

En conclusion …

Un rendez-vous avec la Nature nous ramène inévitablement à nous-mêmes en autant que l’on adopte une attitude d’écoute et d’ouverture. Le plein air ne nous apporte pas de solution magique mais il nous aide à retrouver la force et le courage d’aller à la rencontre de nos problèmes plutôt que de chercher à les fuir.

Ramures de nos bois.

Un cerf de Virginie galope dans la neige fraîche.

Le cerf de Virginie, couramment appelé chevreuil, est un ongulé(1) de l’ordre des artiodactyles(2) et de la famille des cervidés(3). Pour subvenir à ses besoins, il se nourrit de substances végétales, causant parfois des dommages aux arbres fruitiers ainsi qu’aux cultures. Ne dédaignant pas les fruits, on peut l’observer en fin d’été, en plein cœur du village de l’Anse-Saint-Jean où, peu farouche, il vient volontiers se gaver de pommes.

À l’instar de l’orignal, on distingue une ramille broutée par le chevreuil du fait qu’il reste un filament ligneux à l’une des extrémités de la coupe, contrairement au lièvre qui effectue une coupe nette. Son régime alimentaire est également constitué de lichens arboricoles et de champignons. Le cerf de Virginie est un ruminant et son estomac comprend plusieurs compartiments. Il accumule dans le rumen la nourriture qu’il ingère pour ensuite la transférer dans une autre partie de l’estomac, où la pitance sera transformée en boulettes; ces dernières remontent dans la bouche pour y être mâchées à nouveau et enfin digérées.

Les deux sexes se regroupent en bandes distinctes, les mâles ont un territoire plus grand que les femelles et leur progéniture (20 à 50 km2 contre 5 à 15 km2). Certains mâles ravagent en solitaire.

À l’automne, au moment du rut, les mâles se dirigent vers les zones fréquentées par les biches. Le cerf dominant s’entoure et protège un nombre variable de femelles en les écartant de ses rivaux. N’hésitant pas à donner de la voix, à labourer le sol avec ses bois et à se vautrer dans les souilles boueuses, avant de se frotter aux arbres pour montrer sa dominance. Si deux mâles se résistent, le combat est alors inévitable; ce dernier sera parfois fatal pour l’un des deux protagonistes.

Les accouplements s’étalent d’octobre à décembre et c’est vers la fin du printemps, en mai ou juin, le moment de la mise bas; les mâles et les femelles se séparent alors de nouveau. La biche peut avoir de un à quatre petits (deux en moyenne). Une dizaine de minutes après la naissance, les nouveau-nés se tiennent debout et marchent moins d’une heure après avoir vu le jour. La mère cache ses petits dans la végétation et les empêche de la suivre pendant une quinzaine de jours. Elle s’alimente, puis revient pour les allaiter et les nettoyer huit à dix fois par jour. Ensuite, les faons accompagnent leur génitrice durant deux années.

Le cerf de Virginie est un mammifère qui a su s’adapter à son environnement et il en existe d’ailleurs 38 espèces sur le continent américain. Dans nos contrées où les hivers sont particulièrement rudes, il a développé un poil long garni d’une bourre épaisse, lui assurant une excellente isolation. Certains hivers difficiles (neige abondante et grands froids), ainsi que les prédateurs (loup, coyote, ours noir) peuvent diminuer le cheptel. Cependant, il possède un odorat et une ouïe très développés qui le tiennent en état d’alerte permanente. Sa hauteur au garrot varie de 0,9 à 1,2 mètres, les mâles pèsent environ 80 kg et les femelles 55 kg.

(1) Mammifère herbivore muni de sabots

(2) Ongulé ayant un nombre pair de doigts à chaque patte

(3) Mammifère ruminant portant des bois pleins et ramifiés qui tombent chaque année.

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